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Violences des gangs : Persistance d’une rareté des soins de santé en Haïti

P-au-P, 02 juil. 2024 [AlterPresse] --- L’escalade de la violence des gangs armés continue de provoquer une rareté des soins de santé en Haïti, relèvent des organisations et institutions de santé, selon le site Onu info consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Le représentant de l’Organisation panaméricaine de la santé (Ops) de l’Organisation des Nations unies (Onu), Dr Oscar Barreneche signale un système paralysé de santé, notamment au niveau la capitale, Port-au-Prince.

« Nous sommes confrontés à des défis permanents, qui exigent un soutien et une action sans faille pour garantir des soins de santé stables et accessibles aux personnes qui en ont besoin », a-t-il déclaré.

Près de 40% des établissements fournissant des lits pour des soins, y compris le principal Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh),ont fermé leurs portes, au cours des mois de mai et juin 2024, en raison de la criminalité et des pillages, perpétrés principalement par des gangs, selon des chiffres avancés par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).


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Les soins sont suspendus depuis le jeudi 29 février 2024 à l’Hueh, plus grand centre hospitalier public dans la capitale, Port-au-Prince, plus connu sous le nom d’hôpital général, en raison des violences des gangs armés.

Il exite des niveaux d’anarchie et de brutalité sans précédent en Haïti où les gangs continuent d’étendre leurs zones d’influence.

La crise sécuritaire entraine de graves conséquences sur un système de santé déjà fragile et une rareté de l’accès aux soins de santé – ainsi qu’aux services sociaux essentiels, aux installations d’hygiène et à l’assistance psychologique en Haïti, déplorent les organisations et institutions de santé.

De plus, les capacités d’intervention en matière de santé, notamment dans la capitale, restent extrêmement limitées.

Pour cause, les établissements de santé ont fermé ou ont considérablement réduit leurs opérations parce qu’ils manquent de médicaments et de fournitures médicales vitales, dont certaines ont été pillées.

Seul un quart des établissements sanitaires fonctionnent dans l’Artibonite

Seul un quart des établissements de santé demeurent fonctionnels, dans le département de l’Artibonite (Nord) où les gangs maintiennent leurs emprises, indique le site Onu info.

Une diminution du nombre de personnels médicaux disponibles, qui ne peuvent souvent pas se rendre au travail pour des raisons de sécurité est aussi constatée.

Environ 40% des prestataires de soins de santé ont récemment quitté le pays « en raison de niveaux d’insécurité extrêmes », recense le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Des milliers de femmes enceintes en difficultés

Environ 3.000 femmes enceintes font face à des difficultés d’accès aux services de santé maternelle, à cause de la fermeture des hôpitaux et des établissements de santé, avertit le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa)

« Les unités néonatales, pédiatriques et nutritionnelles qui fonctionnent encore sont débordées et les rares qui opèrent encore dans les zones contrôlées par les groupes armés manquent de ressources humaines, d’équipements et de médicaments adéquats pour fournir des services de santé et de nutrition essentiels ».

L’Onu dit craindre qu’une crise de la santé et de la nutrition des enfants ne coûte la vie à d’innombrables enfants.

Il devient pratiquement impossible d’approvisionner en fournitures au moins 58.000 enfants souffrant d’émaciation grave dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, en raison de l’insécurité. [emb apr 02/07/2024 12 :10]

Photo : Site Onu info