P-au-P, 25 juin 2024 [AlterPresse] --- Le Bureau intégré des Nations unies (Binuh) salue l’arrivée du premier contingent de 400 policiers kenyans pour soutenir la Police nationale haïtienne, dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haiti, dans une publication faite sur son compte X, consultée par AlterPresse.
Le Binuh y voit une étape cruciale dans la lutte pour rétablir la sécurité dans la capitale haïtienne et ses environs, et protéger les droits des Haïtiennes et Haïtiens.
« Nous espérons le déploiement entier de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, tel qu’autorisé par le Conseil de sécurité des Nations unies ».
Le vol de Kenya Airways, qui transportait les policiers kenyans, a atterri à 9:16 (13:16 gmt) à l’aéroport international Toussaint Louverture.
Les policiers kenyans, dont certains munis de leurs fusils, ont été accueillis, à l’aeroport international de Port-au-Prince, par des responsables de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
D’autres policiers devraient prochainement les rejoindre pour renforcer l’équipe.
Les 400 policiers font partie de 1,000 policiers que fournira le Kenya à la mission, autorisée, le lundi 2 octobre 2023, par les Nations unies.
Les policiers kenyans ont laissé, le lundi 24 juin 2024, le Kenya pour Haïti, où ils dirigeront une force multinationale contre les gangs armés, qui terrorisent la population haïtienne, en particulier celle de la capitale, Port-au-Prince.
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Un accord a été signé, le vendredi 21 juin 2024, entre l’ambassadeur Gandy Thomas, représentant ad intérim d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (Oea) et l’ambassadeur kenyan aux États-Unis d’Amérique, Lazarus O. Amayo sur le statut de la Mmas, permettant d’accélérer son déploiement.
L’arrivée de ce premier contingent en Haïti coïncide avec une troisième journée de manifestations, émaillée de violences à Nairobi, la capitale du Kenya, contre un nouveau projet de loi de finances.
Au moins 5 morts et plus de 30 blessés : tel est le bilan provisoire de la répression de dizaines de milliers de personnes, qui protestaient dans les rues de Nairobi, ce mardi 25 juin 2024.
Peu avant le débarquement des 400 policiers, le premier ministre Garry Conille a salué, dans un tweet, « la détermination du gouvernement kényan et de son peuple à accompagner Haïti dans la lutte contre l’insécurité, qui ronge la société ».
Conille souhaite que cette mission multinationale soit la dernière, qui devrait aider Haïti à se stabiliser pour le renouvellement du personnel politique et le retour à la démocratie effective.
« Vive la solidarité entre les peuples ! Vive Haïti ! ».
« La présence de nos policiers en Haïti apportera un soulagement aux hommes, aux femmes et aux enfants, dont la vie a été brisée par la violence des gangs », a déclaré, le lundi 24 juin 2024, le président du Kenya, William Ruto, au Collège de formation de la police administrative, à Nairobi, au Kenya.
Ruto faisait un briefing, préalable au déploiement du premier contingent de la police kenyane, dans le cadre de la Mmas.
« Nous travaillerons avec la communauté internationale pour instaurer une stabilité durable en Haïti. Le Kenya possède de solides références en matière de rétablissement de la paix et de résolution des conflits à l’échelle mondiale », ajoute le président kenyan.
D’autres pays, comme le Bénin, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade et le Tchad, ont dit vouloir participer à la mission.
La coalition de gangs appelée Viv Ansanm contrôle 80 % de la capitale, où elle multiplie des exactions, en particulier meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançons.
Plus de 2,500 personnes ont été tuées ou blessées au cours des trois premiers mois de l’année 2024 en Haïti.
De juin 2023 à juin 2024, 36 policiers.ères ont été assassinés, parmi eux 20 pour la seule période allant de janvier à mi-juin 2024, dénombre le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), à l’occasion du 29e anniversaire de la Police nationale d’Haïti (12 juin 1995 - 12 juin 2024).
Un nouveau directeur général ad intérim, Rameau Normil, a pris la tête de la police, le vendredi 21 juin 2024, en promettant de sévir avec la dernière rigueur contre les gangs armés.
La population est également confrontée à une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres produits de base. [emb rc apr 25/06/2024 11:45]