P-au-P, 19 juin 2024 [AlterPresse] ---Le secrétaire d’État des Etats-Unis d’Amérique, Antony Blinken, a ordonné au département d’État américain de décaisser 109 millions de dollars pour aider la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), qui devrait ệtre dirigée par le Kenya, à se déployer en Haïti assiégée par les gangs armés, selon un article du journal Miami Herald, consulté par AlterPresse.
Ces 109 millions de dollars (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 143.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 97.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) devraient servir à couvrir l’achat de matériels et équipements, d’après un responsable du département d’État américain.
Le gouvernement américain a été en mesure de fournir des véhicules et des radios supplémentaires, par le biais de diverses sources, pour résoudre certains des problèmes soulevés et permettre à la mission d’atteindre sa pleine capacité et d’être soutenue, dit-il.
Ce nouveau financement « est essentiel pour permettre le succès » de la Mmas et pour permettre à la Police nationale d’Haïti (Pnh) de lutter contre les violences des gangs armés.
Le décaissement de fonds, en faveur de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, est bloqué depuis plusieurs mois par les législateurs républicains.
La décision de Blinken, connue sous le nom d’« option nucléaire », annule la mainmise républicaine sur les fonds.
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Plusieurs contestations judiciaires à Nairobi ont également retardé le déploiement de cette mission, rappelle le journal américain Miami Herald.
« Avec l’autorisation de Blinken, il y a non seulement de l’argent pour acheter du matériel qui, selon une équipe kenyane d’évaluation de la sécurité, est nécessaire avant l’arrivée des officiers à Port-au-Prince. Mais, cela envoie également un signal fort aux autres pays ».
Au moins six autres pays, dont la Jamaïque et le Bénin, ont déclaré à l’Organisation des Nations unies (Onu) qu’ils prévoyaient d’envoyer leurs propres policiers dans le cadre de la mission.
Pourtant, les pays, qui ont promis leurs appuis financiers, ont mis du temps à fournir des équipements ou à investir de l’argent dans un fonds fiduciaire de mission, géré par les Nations unies.
« Le peuple haïtien ne peut pas attendre et le secrétaire Blinken a pris la décision nécessaire, pour donner suite à notre engagement à soutenir la mission, le personnel déployé dans le cadre de la mission et la Pnh, dans leurs efforts pour assurer la sécurité du peuple haïtien. ", a déclaré le responsable du département d’État des États-Unis.
« Bien entendu, nous restons déterminés à mener des consultations étroites avec le Congrès ».
En mai 2024, les législateurs républicains ont fustigé le président Joe Biden pour avoir autorisé un programme d’aide militaire de 60 millions de dollars, en utilisant ce qu’on appelle l’autorité présidentielle de retrait pour mettre des fusils et des munitions entre les mains de la Pnh et pour aider la force dirigée par le Kenya à se déployer, écrit le journal.
Sur son compte X, le président kényan William Ruto informe avoir eu, ce mercredi 19 juin 2024, des entretiens par visioconférence avec le Conseil présidentiel de transition (Cpt), dont les actions sont coordonnées par Edgard Leblanc Fils.
« Nous établirons des canaux de communication dans le cadre de l’engagement continu en faveur du rétablissement de la paix en Haïti », fait-il savoir.
Le lundi 25 septembre 2023, les États-Unis d’Amérique et le Kenya ont signé, à Nairobi, un accord de défense sur Haïti.
Cet accord devrait permettre au Kenya d’obtenir des ressources financières et logistiques pour le déploiement de ses forces en Haïti.
Les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) ont approuvé, le lundi 2 octobre 2023, la résolution rédigée par les États-Unis d’Amérique, autorisant le déploiement d’une force internationale en Haïti pendant un an, pour aider à combattre les gangs armés et à rétablir la sécurité.
La résolution a été adoptée par 13 votes pour et deux abstentions.
Le déploiement de la force multinationale sera réexaminé neuf mois (soit en juillet 2024) après l’adoption de la résolution, selon la résolution qui intervient près d’un an, après que le gouvernement de facto en Haïti a demandé, le jeudi 7 octobre 2022, le déploiement immédiat d’une force armée étrangère pour lutter contre les gangs dans le pays. [mff emb rc apr19/06/2024 14:50]
Photo : Site du département d’État des Etats-Unis