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Haiti : La mobilisation syndicale se poursuit contre l’augmentation des prix du carburant

P-au-P., 12 aout 2005 [AlterPresse] --- L’Unité d’Actions Constructives des Syndicats Haitiens (UACSH) convie la population haitienne à une marche pacifique ce 12 aout dans le but de forcer les autorités provisoires à satisfaire des revendications sociales, notamment la baisse des prix du carburant.

« L’augmentation incessante du prix de l’essence à la pompe traduit l’irresponsabilité et l’incapacité des technocrates au pouvoir à satisfaire les besoins primaires du peuple haitien » a déclaré l’ancien inspecteur de police Jean Fritz Magny, porte-parole de l’UACSH lors d’un point de presse le 11 aout à Port-au-Prince.

En l’espace de 6 mois, le carburant a connu plusieurs variations à la hausse, contraignant la population haitienne à penser à chaque fois à l’essentiel dans ses dépenses. Les syndicats de chauffeurs ont invité leurs membres à la capitale et en province à adhérer au mouvement de protestation prévue pour ce 12 aout.

Prenant part au point de presse de l’Unité des syndicats, le président de la Fédération des
Transporteurs de Poids Lourds en Haiti, (FTPH), Retes Rejouis, a invité les propriétaires de vehicules et les chauffeurs à garder cesser les activités, pour faire de cette journée une réussite totale à l’image de la grève du 8 aout, a-t-il dit.

Les prix du carburant sont fixés aujourd’hui à 143 gourdes (USD 3,50) le gallon de gazoline 95 octane, 138 gourdes (USD 3,45) le gallon de gazoline 91 octane et 103 gourdes (USD 2,50) le gallon de diesel.

Les prix des produits de premières nécessités qui ne cessent de grimper et qui diminuent le panier de la ménagère, sont également au centre des priorités de l’UACSH. Elle se donne pour mandat de porter les doléances du peuple par devant les dirigeants du pays.

« Le carburant intervient dans presque toutes les activités économiques, et les consommateurs, en majorité les masses populaires, subissent les contrecoups de la hausse effrénée des prix » s’est lamenté Jean Fritz Magny.

Magny a fustigé le comportement du régime de transition qui « maintient les masses défavorisées dans une misère atroce dans l’unique but de compenser le manque à gagner sur les trois ans d’exonération de taxes accordés au secteurs des affaires ». Il a aussi dénoncé la corruption au niveau de divers organismes de l’administration publique.

La marche du collectif des syndicats part du centre sportif de carrefour (périphérie sud) pour aboutir au ministère du commerce et de l’industrie (centre de la capitale), lieu privilégié des protestataires contre la vie chère pour faire passer leurs revendications. [lf gp apr 11/08/05 13:00]