P-au-P, 10 juin 2024 [AlterPresse] --- L’assassinat cruel, le dimanche 9 juin 2024, à proximité de Delmas 18, de trois policiers nationaux de l’Unité temporaire antigangs (Utag), Emelin Fermetus, Peterson Clovis et Wilkens Jean Junior Piton, par la coalition des gangs armés, dénommée Viv ansanm, suscite une profonde indignation en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Un autre policier a été grièvement blessé et un blindé incendié, lors de l’embuscade du dimanche 9 juin 2024.
Le policier blessé dans cette embuscade, qui a été secouru par d’autres collègues arrivés sur les lieux, reçoit des soins dans un hôpital, fait savoir le porte-parole de la Police nationale d’Haïti (Pnh), le commissaire Garry Desrosiers, qui condamne l’assassinat de ces agents de l’Utag.
L’assassinat ces trois policiers porte à 21 le nombre de policières et policiers, tués par des bandits armés depuis le début de l’année 2024, dénombre AlterPresse.
Après le drame du dimanche 9 juin 2024, le haut commandement de la Pnh a convoqué d’urgence une réunion pour prendre connaissance des premiers éléments d’informations.
Des instructions ont été aussi passées pour ouvrir une enquête, afin de déterminer les circonstances du drame, annonce Desrosiers.
Toutes les dispositions seront prises pour accompagner les parents des victimes, qui traversent des moments si difficiles, tente de rassurer l’institution policière.
Dans une note, le Conseil présidentiel de transition (Cpt) affirme renouveler « sa ferme détermination à tout mettre en œuvre, en vue de renforcer la capacité opérationnelle de la force publique haïtienne, de neutraliser les bandes armées et de favoriser ainsi la prévalence d’un climat de paix et de sérénité sur toute l’étendue du territoire national ».
Tout en adressant ses plus vives condoléances aux familles des victimes ainsi qu’à leurs collègues de l’institution policière, le Cpt fait part de son indignation suite à ce qu’il qualifie d’« embuscade » ayant coûté la vie aux trois agents de la Pnh, qui faisaient partie de l’Unité temporaire antigangs (Utag).
L’Opc continue d’exiger des changements en profondeur au sein du haut commandement de la Pnh
« Encore une fois, de vaillants et courageux policiers sont tombés sous les balles assassines, en dépit des messages et appels de détresse adressés à la direction générale de la Police nationale, incapable de protéger les policiers et d’assurer la sécurité de la population », exprime, dans une note, l’Office de protection du citoyen (Opc).
Face à cette situation, qu’il qualifie de révoltante et d’inacceptable, l’Opc exige à nouveau des changements au niveau de la direction générale de l’institution policière et le démarrage d’un plan de vetting sous la supervision d’une instance polyvalente, compétente, composée de techniciennes et techniciens chevronnés.
De tels changements constituent « un passage obligé à l’amélioration des conditions sécuritaires en Haïti », insiste l’Opc, qui rappelle combien l’institution policière serait accusée de connivence avec les gangs armés.
Les policières et policiers de toutes les unités sont invités à de la solidarité active, pour contrecarrer les assassinats en série des membres de l’institution.
« La population attend, dans la désolation, des décisions concrètes des membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt) et du Premier ministre, face aux dérives enregistrées au niveau de la Police nationale depuis près de trois ans », souligne l’Opc.
De janvier à mars 2024, 2,505 personnes ont été tuées et blessées, dans les violences liées aux gangs armés en Haiti, d’après un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), en date du vendredi 19 avril 2024. [emb rc apr 10/06/2024 10:45]