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Haïti-Presse : SOS Journalistes demande au prochain gouvernement de faire respecter les droits des journalistes et médias

P-au-P, 03 juin 2024 [AlterPresse] --- L’organisation SOS Journalistes demande au nouveau premier ministre de transition, Garry Conille, et à son prochain gouvernement de faire respecter scrupuleusement la liberté de la presse et d’expression ainsi que de garantir l’intégrité physique des journalistes en Haïti, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le prochain gouvernement du nouveau premier ministre Garry Conille doit accorder une attention particulière au strict respect des droits des journalistes et des médias en Haïti, souhaite SOS Journalistes.

Elle demande aux membres de la corporation journalistique de contribuer, par leur travail, à l’émergence d’un véritable État de droit, démocratique, où la bonne gouvernance et la reddition des comptes deviennent des pratiques systématiques et régulières.

L’organisation SOS Journalistes en profite pour dénoncer « le mépris révoltant » affiché clairement par le gouvernement de facto sortant vis-à-vis des questions relatives à la liberté de la presse et à l’intégrité physique des journalistes.

Elle pointe du doigt l’attitude complaisante et compromettante du gouvernement de facto sortant à l’endroit du commissaire du gouvernement près le tribunal civil des Cayes (Sud), Ronald Richemond, accusé d’implication dans l’assassinat crapuleux du journaliste et commentateur politique Garry Tess, dont le corps sans vie a été retrouvé mutilé, à Foko, dans la 4e section communale des Cayes (département du Sud), le mardi 25 octobre 2022.

« La ministre sortante de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète-Milcé, avait, de manière éhontée, décidé de cautionner les agissements arbitraires, voire délictueux de Richemond, en le maintenant en poste, en dépit de toutes les exactions à lui reprochées », fustige SOS Journalistes.

L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), l’ensemble de la corporation en général, se sont élevés contre l’assassinat du journaliste Garry Tess aux Cayes.

L’organisation SOS journalistes avait condamné la libération arbitraire, le 10 décembre 2023, du nommé Wilkens Thirogène alias Pouchon, indexé dans l’assassinat du journaliste et commentateur politique Garry Tess.

A l’insu du juge instructeur Me. Robert Jourdain, le commissaire du gouvernement près le tribunal civil des Cayes, Me. Ronald Richemond, a procédé à la libération de l’accusé, incarcéré depuis plusieurs mois à la prison des Cayes, avait critiqué SOS Journalistes, dans une correspondance adressée au Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), en décembre 2023.

Une fausse ordonnance aurait été fabriquée, de toutes pièces, par Richemond pour libérer ce présumé auteur ou complice dans l’assassinat du journaliste Garry Tess, animateur d’une émission politique Gran lakou, diffusée sur Radio Lebon Fm, dans la ville des Cayes, porté disparu depuis le 18 octobre 2022, a révélé l’organisation SOS journalistes, dans une note en date du mercredi 3 janvier 2024.

L’organisation SOS journalistes critique les agissements du commissaire Richemond, qui seraient de nature à entraver l’enquête sur l’assassinat du journaliste Garry Tess.

De tels agissements du commissaire Richemond « renforcent très fortement la méfiance de SOS Journalistes, quant à la disposition et la volonté de Me. Richemond, chef nominal et effectif de la poursuite, de s’acquitter loyalement de ses responsabilités dictées par la loi ».

L’organisation Reporters sans frontières (Rsf) et plus de 90 journalistes haïtiens ont appelé, le 16 avril 2024, à des dispositions institutionnelles pour protéger le droit à l’information et éviter qu’Haïti devienne un désert de l’information.

« En 2022, six journalistes ont été tués en Haïti, en raison de leur activité professionnelle. C’est le nombre le plus élevé depuis deux décennies. Les reporters sont également régulièrement victimes de menaces, d’attaques et d’enlèvements. Ces violences accrues sont commises en toute impunité, en l’absence d’un état de droit dans le pays », a exposé l’organisation Rsf, dans son appel à la communauté internationale. [emb rc apr 03/06/2024 11:25]