P-au-P, 31 mai 2024 [AlterPresse] --- Le premier ministre fraichement nommé de la transition, Garry Conille, promet de mettre en place un gouvernement non partisan, qui devrait encourager la participation des femmes, des jeunes et de la diaspora, dans une vidéo pré-enregistrée en Creole publiée sur les réseaux sociaux et visionnée par l’agence en ligne AlterPresse.
Les femmes, les jeunes et la diaspora, grand support pour Haïti, doivent être mis à contribution et valablement représentés dans le nouveau gouvernement de transition, qui a besoin de personnalités professionnelles compétentes, pratiques et honnêtes, déclare Conille.
L’arrêté, officialisant le choix, le 28 mai 2024, par le Conseil présidentiel de transition (Cep), de Garry Conille comme premier ministre de la transition, a été publié dans le journal officiel « Le Moniteur » de la république, le jeudi 30 mai 2024.
« L’âge moyen de la population haïtienne est de 23 ans. Donc, il faut que les jeunes soient bien représentés. Plus de la moitié de la population est constituée de femmes. Il faut que les femmes trouvent leur place au sein du gouvernement et il faut qu’elles soient présentes. La diaspora représente un gros support pour l’économie du pays. Il faut qu’elle trouve aussi leur place dans ce gouvernement », souligne le nouveau premier ministre de transition.
Le prochain gouvernement de transition en Haïti devra refléter « courage, générosité, résilience et diversité du peuple haïtien », avance Garry Conille.
« Malgré les grands défis qui nous attendent, le pays vient d’accomplir un grand pas, avec l’entente trouvée entre les différents secteurs jusque-là opposés dans la société, pour désigner une personnalité indépendante, non partisane et capable d’aider à construire la démocratie en Haïti », se félicite le nouveau premier ministre.
La crise est terrible, mais « il n’y a pas une fatalité haïtienne », insiste Garry Conille, qui déclare s’engager à travailler, en parfaite collaboration avec les membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt), pour résoudre les problèmes urgents, auxquels fait face Haïti.
Le pays traverse une période très difficile, reconnait-il, relevant combien les groupes armés, qui occupent une grande partie dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, tuent, violent les femmes et filles sans punition, malgré les nombreux sacrifices des policiers nationaux pour les contrecarrer.
Contraints de laisser leurs maisons, en raison de la terreur des gangs armés (depuis l’année 2023, environ 400 mille personnes déplacées) plusieurs milliers (contrairement à « plusieurs centaines », mentionnées par Garry Conille) de compatriotes (enfants, femmes, hommes) se retrouvent à la rue sans soutien, déplore Garry Conille.
Le nouveau premier de transition s’est gardé de faire des promesses, comme sur l’épineuse question de la criminalité, de la terreur et d’autres violences, perpétrées en toute impunité par les gangs armés depuis de nombreux mois en divers pans du territoire d’Haïti.
Entre janvier et mars 2024, au moins 2,505 personnes ont été tuées ou blessées à la suite de violences liées aux gangs, soit une augmentation de 53% par rapport au trimestre précédent (octobre à décembre 2023), a indiqué le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) dans un rapport en date du 19 avril 2024.
La violence sexuelle continue d’être utilisée par les gangs armés pour attaquer les résidentes et résidents dans différents quartiers, ajoute le Binuh. [emb rc apr 31/05/2024 14:20]
Photo : Capture d’écran