P-au-P, 19 mai 2024 [AlterPresse] --- Le Conseil présidentiel de transition (Cpt) appelle à un « grand ralliement » pour la reprise de toutes les activités sur le territoire national et un retour à la vie normale dans tous les domaine de la vie en Haïti.
« La fête du drapeau doit nous rappeler aussi qu’il n’y a pas de territoire perdu. Chaque mètre de notre territoire est la possession de l’État haïtien », affirme Edgar Leblanc Fils, coordonnateur des actions au Cpt, ce samedi 18 mai 2024, à la Villa d’Accueil (Musseau, Pétionville),à l’occasion du 221e anniversaire de la création, le 18 mai 1803, du drapeau national bleu et rouge à l’Arcahaie, à 42 km au nord de Port-au-Prince.
« Le drapeau haïtien, symbole aussi de l’autorité de l’État, flottera partout bientôt, pour bien signifier combien le règne de l’insécurité permanente prend fin ».
le 221 e anniversaire de création du drapeau survient, ce 18 mai 2024, « dans une situation pire que les années précédentes », reconnait Edgard Leblanc Fils, souhaitant « un nouveau départ pour que l’union autour du drapeau se concrétise dans les faits », au lieu de demeurer dans les discours de circonstance.
Haïti est actuellement confrontée à des niveaux de plus en plus élevés de criminalité, instaurée en toute impunité par les gangs armés qui occupent presque 90% de territoires dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
La cérémonie officielle du 221e anniversaire de création du drapeau, ce samedi 18 mai 2024, s’est déroulée en présence des membres du Cpt, du premier ministre de facto par intérim Michel Patrick Boisvert, des ministres du gouvernement de facto sortant ainsi que des représentants de divers secteurs, notamment politiques.
Y étaient également présents le directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Frantz Elbé, accompagné d’autres responsables du haut état-major de la Pnh, des représentants du corps diplomatique et consulaire, ainsi que du milieu universitaire.
Au rythme de tambour, des danseurs ont performé, lors de la cérémonie officielle du 221e anniversaire du drapeau, également jour national de l’Université depuis plusieurs années en Haïti.
Il y a eu une prestation de la fanfare des Forces armées d’Haïti (Fad’h).
Cette célébration importante représente « une occasion pour les Haïtiennes et les Haïtiens de s’unir vers une cause commune. Celle qui tend vers le bien du pays et de sa population », souligne Michel Patrick Boisvert, dans un discours de circonstance.
Boisvert encourage des actions concrètes pour réorienter Haïti vers des objectifs de changement réel, tout en invitant à dépasser les récriminations.
Il plaide aussi en faveur d’une solidarité internationale, à travers un appui robuste, pour soutenir Haïti dans ses efforts de relèvement.
Boisvert exhorte à « faire preuve de dépassement, d’abnégation, de courage et de sacrifices, pour se placer dans la trajectoire de l’histoire, qui a donné au pays ce drapeau ».
An n rasanble anba drapo n a été le thème choisi pour le 221e anniversaire de création du bicolore haïtien et du jour national de l’Université, ce samedi 18 mai 2024, à la Villa d’Accueil, Musseau.
« Les gangs armés ont pignon sur rue pour soustraire à l’État et aux collectivités le peu de ressources, leur permettant de faire face aux dépenses de leurs administrations », déplore Nice Simon, agente exécutive intérimaire (jouant le role de présidente de conseil communal) de Tabarre, prenant la parole au nom des conseils exécutifs intérimaires dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Les conseils exécutifs intérimaires sont prêts à participer et à s’engager, aux côtés du gouvernement central, dans « toutes initiatives ou tous projetsm visant un retour à la normalité des institutions publiques et à une reprise de la vie dans la cité, en général », promet Nice Simon.
« Il faut recoudre le drapeau de la nation, déchiré par nos luttes intestines », suggère-t-elle, estimant combien il y a urgence.
De son côté, le recteur de l’université d’État d’Haïti (Ueh), Fritz Deshommes, évoque les nombreux actes de vandalisme, de pillages, d’incendies et d’occupations, dont sont victimes les facultés et écoles supérieures de l’Ueh.
« L’université souffre face à la misère, l’insécurité, les maladies, le chômage, que vit la population ».
L’Université continuera, malgré tout, à réfléchir et à jouer son rôle de guide et d’éclaireuse, dans la société haïtienne, insiste-t-il. [emb rc apr 19/05/2024 13:15]