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Haïti-Criminalité : Plus de 4,460 personnes déplacées, suite à l’attaque de bandits armés à Gressier, dénombre l’Oim

Gressier (Haïti), 14 mai 2024 [AlterPresse] --- (un nombre de) 4,463 personnes, soit 1,026 familles, se sont déplacées, suite à l’attaque perpétrée dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 mai 2024 par des gangs armés dans la commune de Gressier (à une trentaine de km au sud de Port-au-Prince), selon les données fournies par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), consultées par l’agence en ligne AlterPresse.

92% de ces personnes déplacées se sont dirigées vers les communes de Léogane, Grand-Goâve, Gressier, Carrefour, situées dans l’Ouest, où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, 4% vers les Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti) et 3% vers le département du Sud, indique l’Oim.

Parmi elles, 73% ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil, tandis que 27% se sont installées dans 7 sites, comprenant 4 nouveaux sites et 3 sites déjà existants, ajoute-t-elle.

Un chauffeur de transport public, communément appelé « Guillon », qui se trouvait non loin du commissariat de police à Gressier, a été blessé de deux balles vers 22:00 locales (2:00 gmt le samedi 11 mai 2024), lors de l’attaque armée perpétrée dans la soirée du vendredi 10 mai 2024, a rapporté l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (Apch).

Le chauffeur blessé a été emmené d’’urgence à l’hôpital, pour recevoir les soins que nécessitait son état.

Un véhicule, en stationnement sur la cour du commissariat de police de Gressier, a été incendié par les malfrats, d’après les images circulant sur les réseaux sociaux.

De nombreuses familles ont été ainsi contraintes de quitter la commune de Gressier pour aller se réfugier ailleurs.

Cette attaque de gangs armés contre le commissariat de police à Gressier porte à plus de 25 le nombre de postes de police, détruits depuis début 2024 par les gangs armés en Haïti, a dénoncé le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh17).

De janvier à décembre 2023, au moins treize (13) postes de police et/ou
patrouilles fixes et mobiles ont été attaqués par des bandits armés
, a relevé un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) en date du 10 avril 2024.

Le dimanche 12 mai 2024, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a annoncé avoir repris le contrôle du commissariat de police dans la commune de Gressier, après sa prise d’assaut par des gangs armés, lors d’une attaque armée perpétrée dans la soirée du vendredi 10 mai 2024.

Les bandits, qui opèrent dans diverses zones d’Haïti, n’ont désormais qu’une option, « déposer les armes et se rendre à la justice », avertit le Conseil présidentiel de transition (Cpt), dans une note rendue publique le lundi 13 mai 2024.

Le Cpt exprime son indignation suite à cette attaque, perpétrée le 10 mai 2024 par des gangs armés contre le commissariat de police à Gressier (à une trentaine de km au sud de Port-au-Prince).

« Cet acte témoigne, une fois de plus, de l’urgence absolue d’éradiquer le banditisme à travers Haïti, de rétablir la sécurité. Les citoyennes et citoyens ne peuvent plus attendre. C’est notre responsabilité, au Conseil présidentiel de transition, de garantir la sécurité de toute la population », reconnait l’organe, dans cette note signée de son président Edgard Leblanc Fils.

Depuis le jeudi 29 février 2024, les gangs armés intensifient leurs attaques dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en tuant de nombreuses personnes, pillant et incendiant plusieurs édifices publics et privés.

Entre les jeudi 25 avril et le dimanche 5 mai 2024, plus de 5,000 personnes se sont déplacées, suite à plusieurs attaques de gangs armés dans la commune de Delmas, notamment dans le quartier de Delmas 24 et à Solino, selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

Ces personnes déplacées internes se sont dirigées vers les communes de Port-au-Prince, Delmas, Croix-Des-Bouquets et Tabarre (au nord-est), ajoute-t-elle.

Parmi elles, 51% ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil, tandis que 49% se sont installées dans dix sites, comprenant six nouveaux sites et quatre sites déjà existants, précise l’Oim.

Ces derniers mois, la terreur et d’autres actes de violences des gangs armés ont forcé plus de 95,000 personnes à quitter leurs domiciles dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour aller se réfugier dans d’autres zones du pays. [emb rc apr 14/05/2024 12:25]