P-au-P, 14 mai 2024 [AlterPresse] --- Ce mardi 14 mai 2024 marque les 80 ans d’existence de l’institution culturelle « Le Centre d’Art », œuvrant à la promotion de la création artistique d’Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Considéré comme un véritable creuset des arts plastiques en Haïti, le Centre d’art a su contribuer à l’émergence et l’épanouissement d’une myriade de générations d’artistes.
« 14 mai 1944-14 mai 2024 : 80 ans se sont écoulés depuis que nous avons pris le pari de soutenir l’art haïtien. Huit décennies d’accomplissement, huit décennies de résistance "à l’usure du temps et aux turbulences récurrentes de la vie sociopolitique dans ce pays éphémère », écrit Le Centre d’Art, à cette occasion.
« Cette traversée, nous l’avons entreprise avec vous, qui nous accompagnez à chaque initiative ; nos mécènes, qui dès le début, ont fait de cette cause la leur ; les artistes qui, par leur confiance en nous, ont fait de notre institution un foyer pour leur expression créative ; les médias qui sont témoins de notre histoire », ajoute-t-il.
L’institution culturelle se dit convaincue qu’avec le soutien de ces partenaires et des artistes elle abordera l’avenir « avec confiance et résolution ».
« En ce mois de mai, nous célébrons l’héritage haïtien ainsi que les personnes qui sont au cœur de la préservation et de la réinvention de notre culture : les artistes. Des institutions locales, telles que Le Centre d’Art, jouent un rôle vital dans le soutien de ces talents haïtiens », lit-on sur le site de la Fondation, Connaissance et Liberté (Fokal).
A l’occasion du 80e anniversaire du Centre d’Art, considéré comme un berceau de l’art haïtien, l’organisation à but non lucratif Ayiti Demen/Haiti Tomorrow lance un appel en ligne pour soutenir les artistes haïtiens.
« L’objectif est de collecter 25,000 dollars pour cette institution. Les dons sont déductibles d’impôts, selon la loi haïtienne, et un certificat de don sera remis à chaque donateur pour sa déclaration définitive d’impôt ».
Ayiti Demen œuvre à l’amélioration de la qualité de vie en Haïti, en autonomisant les communautés locales grâce à la philanthropie.
Le Centre d’Art fut créé sous l’impulsion de l’aquarelliste américain DeWitt Peters et d’intellectuels haïtiens, dont notamment Maurice Borno, Albert Mangonès, Geo Remponeau, Jean Chenet ou Gerald Bloncourt, dans un contexte où il n’existait pas encore de galeries d’art ni d’école publique d’art en Haïti, retrace, à travers un historique, l’institution culturelle sur son site consulté par AlterPresse.
Plusieurs générations d’artistes plasticiens renommés, peintres ou sculpteurs, comme Hector Hyppolite, Georges Liautaud, Édouard Duval Carrié ou la plasticienne Geneviève Lahens Esper, dite Iris [1] ont pu émerger grâce au Centre d’Art, devenu une référence pour la diffusion de l’art haïtien.
Le Centre d’Art a contribué également à la naissance du Musée d’Art Haïtien du Collège Saint-Pierre, qui ouvrit ses portes en 1972 sur le Champ de Mars, principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince.
Il a été contraint de fermer ses portes pendant quatre ans, après l’effondrement de son bâtiment et le décès de sa directrice, Francine Murat, suite au tremblement de terre meurtrier et dévastateur du mardi 12 janvier 2010.
Le Centre d’art, qui a pu renaître, en novembre 2014, à l’occasion de ses 70 ans, possède une collection de 5,580 œuvres d’art et 3,000 documents d’archives. [emb rc apr 14/05/2024 10:35]
[1] Née à Port-au-Prince, Haïti en 1959, Geneviève Lahens Esper, dite Iris, est une moderniste haïtienne qui a étudié à l’École des Beaux-Arts de Paris.
1991. Le verdict est tombé. Geneviève est diagnostiquée d’une maladie à l’œil. Elle souffre d’une iritis. Selon l’avis du médecin, elle est provoquée par le stress. Le contexte du pays – instabilité politique, insécurité – a fait ombre sur l’architecte. La première élection démocratique en 1990 n’avait pas accouché ses promesses. Haïti était retombée dans ses travers.
Geneviève multiplia les démarches pour combattre son anxiété. Et c’est là que survint l’art. Sous les conseils d’un ami architecte, elle se mit à peindre. « Puis au bout de deux, trois jours j’étais complètement guérie », révèle Iris, un nom gardé en reconnaissance de cette membrane, à l’œil, enflée, qui l’a propulsée au bras d’une nouvelle passion. « Ça a été ma thérapie », ajoute-t-elle
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