P-au-P, 10 mai 2024 [AlterPresse] --- Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) signale une aggravation de la crise humanitaire, due à l’escalade de la violence des gangs armés et aux pluies provoquant des inondations depuis mi-avril 2024 en Haiti, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’Unicef note combien cette récente escalade a aggravé la situation déjà désastreuse, à laquelle sont confrontés des milliers de familles, incluant les enfants les enfants en Haïti.
« La majeure partie de la capitale, Port-au-Prince, reste plongée dans une violence extrême, exacerbant les défis auxquels sont confrontés d’innombrables familles et enfants, qui manquent du soutien et des installations essentielles ».
Les précipitations ont encore exacerbé la situation, en entraînant d’importantes inondations en Haïti et la résurgence des cas de choléra dans la commune de Cité Soleil (nord), souligne-t-il.
13 personnes ont perdu la vie et 3 autres sont portées disparues, suite à des glissements de terrain, le jeudi 2 mai 2024, dans la zone de Baryè Boutèy, au Cap Haïtien (Nord d’Haïti), selon un bilan partiel de la protection civile.
25 maisons ont subi des dégâts importants et 2 mille 260 autres ont été inondées au Cap Haïtien.
Face à l’absence d’eau potable de qualité et d’installations d’assainissement et d’hygiène adéquates, « les enfants déplacés sont exposés à des maladies d’origine hydrique, plus particulièrement à une épidémie généralisée de choléra », prévient le chef du programme Eau, assainissement et hygiène de l’Unicef, le Camerounais Ruben Um Bayiha.
Bayiha appelle à une intensification, de toute urgence, des réponses, afin d’éviter une aggravation de la crise en Haïti, où des dizaines de milliers de personnes sont déplacées par l’escalade de la violence des gangs armés.
L’organisation Save the Children a tiré la sonnette d’alarme sur la présence d’enfants dans des dizaines de groupes armés en Haïti, dans une déclaration en date du mercredi 8 mai 2024 rapportée par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
« Beaucoup de ces enfants ont été forcés de rejoindre ces groupes, tandis que d’autres les ont rejoint volontairement dans le cadre d’une tactique de survie », a fait savoir Save the Children.
Au total, plus de 5 000 personnes ont été déplacées, suite à plusieurs attaques armées survenues entre les 25 avril et 5 mai 2024 dans la commune de Delmas notamment dans le quartier de Delmas 24 et à Solino, selon les données fournies par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).
Ces personnes déplacées internes se sont dirigées vers les communes de Port-au-Prince, Delmas, Croix-Des-Bouquets et Tabarre (au nord-est), ajoute-t-elle.
Parmi elles, 51% ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil, tandis que 49% se sont installées dans dix sites, comprenant six nouveaux sites et quatre sites déjà existants, précise l’Oim.
Plus de 95,000 personnes ont été contraintes, ces derniers mois, de quitter la zone métropolitaine pour d’autres zones du pays. [emb rc apr 10/05/2024 10:35]
Photo : Compte X du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef)