P-au-P, 09 mai 2024 [AlterPresse] --- Les préparatifs, toujours en cours pour le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti sembleraient s’accélérer, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Plusieurs vols d’avions militaires américains, transportant du personnel civil sous contrat, du matériel et des fournitures, ont atterri à l’aéroport international de Port-au-Prince, qui ne reçoit plus d’avions commerciaux depuis les fortes intensifications de la terreur des gangs armés, début mars 2024, selon ce que rapportent les médias nationaux et internationaux, citant le commandement sud de l’armée des États-Unis d’Amérique.
Ce personnel devrait travailler « aux côtés des responsables de l’aéroport haïtien, pour sécuriser les équipements et les fournitures qui sont arrivés en Haïti », soulignent plusieurs médias étrangers.
Des avions militaires américains débarquent, presque quotidiennement, à Port-au-Prince, ces derniers jours.
Des installations seraient en cours de construction à Port-au-Prince pour accueillir les policiers de la Mmas.
Un premier contingent de policiers kenyans devrait arriver à la fin du mois de mai 2024 en Haïti, selon les informations relayées dans la presse.
Une rencontre a eu lieu, ce mardi 7 mai 2024 entre l’ambassadeur Gandy Thomas, représentant permanent ad intérim d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (Oea), et Lazarus O. Amayo, ambassadeur de la république du Kenya aux États-Unis d’Amérique.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre du suivi de la résolution, adoptée par le Conseil permanent de l’Oea à sa séance ordinaire du 17 novembre 2023, visant à « fournir une assistance intégrée à Haïti en matière d’aide humanitaire, d’élections, de renforcement de la démocratie, de protection des droits de la personne et de développement intégré en collaboration avec la Mmas ».
Les ambassadeurs Thomas et Amayo ont discuté des suivis et modalités, liés au déploiement de la Mmas, ainsi que du rôle que pourrait jouer l’Oea.
Le déploiement de la Mmas deviendrait de plus en plus incontournable, vu la montée de la criminalité sur le territoire d’Haïti, de l’avis de plusieurs secteurs.
Dans le contexte de la nomination du Conseil présidentiel de transition, où il est représenté, malgré une démarche préalable du gouvernement de facto, le secteur privé des affaires a sollicité le déploiement « dans un délai relativement court » de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, dans une correspondance en date du 15 avril 2024, adressée au président du Kenya, William Ruto.
Pour justifier leur demande, les associations patronales haïtiennes d’affaires mettent en avant le manque de ressources humaines et matérielles adéquates des forces de sécurité haïtiennes, « pour entreprendre la tâche ardue de rétablir immédiatement la sécurité, afin de permettre au gouvernement de transition de mettre en œuvre sa feuille de route ».
En l’absence de déploiement de la Mmas en Haïti, mandatée par le Conseil de sécurité de l’Onu, parallèlement à une solution politique à long terme, « la situation restera extrêmement difficile », a averti la directrice exécutive de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), l’Égyptienne Ghada Fathi Ismail Waly, lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 22 avril 2024, à laquelle a assisté AlterPresse.
Le déploiement de la Mmas a été autorisé par le Conseil de sécurité des Nations unies depuis le lundi 2 octobre 2023, suite à une demande d’assistance robuste, formulée, le vendredi 7 octobre 2022, par le gouvernement de facto d’Ariel Henry en faveur de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans la lutte contre les gangs armés.
De janvier à mars 2024, plus de 2,500 personnes ont été tuées ou blessées à cause de la violence des gangs armés, soit une augmentation de 53% par rapport au trimestre d’octobre à décembre 2023, selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), publié le vendredi 19 avril 2024.
Au total, plus de 5 000 personnes ont été déplacées, suite à plusieurs attaques armées survenues entre les 25 avril et 5 mai 2024 dans la commune de Delmas notamment dans le quartier de Delmas 24 et à Solino, selon les données fournies par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).
Ces personnes déplacées internes se sont dirigées vers les communes de Port-au-Prince, Delmas, Croix-Des-Bouquets et Tabarre, ajoute-t-elle.
Parmi elles, 51% ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil, tandis que 49% se sont installées dans dix sites, comprenant six nouveaux sites et quatre sites déjà existants, précise l’Oim. [emb rc apr 09/05/2024 12:55]