P-au-P, 07 mai 2024 [AlterPresse] --- Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies en Haïti (Ocha) dénonce, avec fermeté, les attaques répétées des groupes armés contre le quartier de Solino et les zones environnantes dans la capitale, Port-au-Prince, dans une déclaration, en date du lundi 6 mai 2024, du représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en Haïti, le Belge Bruno Maes, jouant le rôle de coordinateur humanitaire par intérim, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ocha appelle les auteurs de tels actes à mettre fin aux violences armées, pour permettre à la population de vivre sans crainte, en toute sécurité, aux actrices et acteurs humanitaires de venir en aide à toutes celles et tous ceux qui y sont affectés.
« Le siège de la population civile à Solino, avec notamment des femmes, des enfants et des hommes, qui se trouvent sans accès à l’eau, à la nourriture et au carburant, constitue une violation flagrante des normes humanitaires de base ».
Ocha exprime de profondes préoccupations concernant l’impact humanitair,e y compris le déplacement de milliers de personnes contraintes de fuir leurs maisons à cause des violences armées.
De nouveaux assauts de bandits et des rafales persistantes, qui ont terrorisé des familles résidant au centre-ville ou en périphérie, ont eu lieu à Solino et les quartiers avoisinants, durant la soirée du mercredi 1er mai 2024 et au cours de la nuit, qui a suivi.
La tension était à son comble dans plusieurs quartiers du bas de Delmas (périphérie nord) ou avoisinant ces zones, comme Nazon, Solino, Delmas 18 et 24, ont signalé des riveraines et riverains à AlterPresse.
Les gangs armée ont redoublé de terreur contre la population de divers quartiers dans la capitale, Port-au-Prince, au moment où un nouveau rebondissement est observé dans la crise politique haïtienne, avec les controverses autour du choix des dirigeants de la transition à peine initiée.
Du vendredi 8 mars au mardi 9 avril 2024, 94,821 personnes ont laissé la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour aller se réfugier dans les villes de provinces, à cause de la violence des gangs armés.
De janvier à mars 2024, plus de 2,500 personnes ont été tuées ou blessées à cause de la violence des gangs armés, soit une augmentation de 53% par rapport au trimestre d’octobre à décembre 2023, selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh).
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies en Haïti signale une poursuite de la violence armée à Port-au-Prince, contraignant de plus en plus, de personnes à fuir vers d’autres lieux.
Les dernières attaques, survenues le vendredi 3 mai 2024, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, notamment à Delmas, ont contraint des milliers de personnes à fuir les violences armées.
Les femmes et les enfants, qui constituent la majorité des personnes déplacées, sont particulièrement menacés, relève la Panaméenne Dre. Natalia Kanem, directrice du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), selon ce qu’a rapporté Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), lors d’un point de presse, le lundi 6 mai 2024.
« Les conditions dans les sites de déplacement sont déplorables, les femmes et les filles étant exposées à un risque accru d’exploitation sexuelle et de violence, et les personnes luttant pour obtenir de la nourriture, de l’eau potable et les produits les plus élémentaires ».
Les agences humanitaires continuent de soutenir la population à Port-au-Prince et dans tout le territoire d’Haïti, malgré les défis et la situation sécuritaire fluide, tente de rassurer Stéphane Dujarric. [emb rc apr 07/05/2024 12:10]
Photo : Compte X du représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en Haïti, Bruno Maes