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Haïti-Criminalité : Nouvel appel d’organismes nationaux de droits humains pour la protection de la population face aux assauts répétés des gangs armés

P-au-P, 06 mai 2024 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations haïtiennes de défense de droits humains appellent à des actions coordonnées de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et de l’embryon des Forces armées d’Haïti (Fad’h) face à l’intensification, depuis la nuit du mercredi 1er mai 2024, des attaques des gangs armés dans plusieurs quartiers du bas de Delmas et des zones avoisinantes, comme Nazon, Solino, Delmas 24 et Delmas 18, dans des interviews à la plateforme AlterPresse/AltterRadio.

La perpétration de ces actes criminels a lieu dans un contexte de controverses, qui font rebondir la crise politique autour du choix des dirigeants de la transition, à peine initiée le jeudi 25 avril 2024 avec l’installation officielle du Conseil présidentiel de transition au Palais national, déplorent ces organisations haïtiennes de droits humains.

« Lorsque des bandits armés attaquent des quartiers, contraignant plusieurs familles à fuir leurs maisons pour aller se réfugier ailleurs, c’est un nouvel acte révoltant et abominable de violation de droits humains. Il s’agit d’une épreuve supplémentaire pour la population, déjà confrontée à différents types de problèmes sans aucun secours ni assistance des institutions étatiques », fustige sur AlterPresse/AlterRadio le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), Alermy Piervilus.

Conséquence de la crise de gestion publique, que connaît Haïti depuis plusieurs années, cette réalité de milliers de personnes déplacées par la terreur des gangs armés exige des dispositions institutionnelles immédiates, souhaite la Pohdh.

« Le nombre de personnes, forcées à quitter leurs domiciles pour échapper aux violences des gangs armés, augmente chaque jour dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince. La Pnh et les Fad’h doivent prendre des dispositions urgentes, garantissant les droits de la population à vivre paisiblement chez elle », exhorte la Pohdh.

« Nous nous sentons bouleversés. Nous sommes fatigués de continuer d’appeler à l’aide face aux actes de terreur des gangs armés, qui ont fait plusieurs personnes blessées, dans la nuit du mercredi 1er mai 2024, dans les quartiers de Nazon, Solino, Delmas 24 et Delmas 18 », estime l’Organisation des citoyennes et citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh), interrogée par AlterPresse/AlterRadio

« La population, qui souffre davantage de cette crise de gestion publique, ne sait point à qui s’adresser face aux maux qui l’accablent. La quantité d’actes terroristes augmente. Les droits humains sont de pkus en plus bafoués », relève le directeur exécutif de l’Ocnh, Camille Occius.

Les agents de la Pnh et les militaires des Fad’h devraient s’armer de courage et de détermination pour protéger la population, de plus en plus livrée aux actes de terreur et de violences des gangs armés, particulièrement depuis le jeudi 29 février 2024 dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

L’Ocnh plaide pour une accélération du processus de déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), dans l’objectif d’aider les forces de sécurité haïtiennes à faire échec aux actes de terreur des gangs armés.

Dans la soirée du mercredi 1er mai 2024, de nombreuses personnes, incluant des cheffes et chefs de familles, accompagnés d’enfants en bas âge, se sont empressées d’abandonner leurs domiciles pour aller se réfugier ailleurs.

En un mois, plusieurs dizaines de personnes ont fui la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, à cause de la terreur des gangs armés.

Du vendredi 8 mars au mardi 9 avril 2024, 94,821 personnes ont laissé la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour aller se réfugier dans les villes de provinces, à cause de la violence des gangs armés.

De janvier à mars 2024, plus de 2,500 personnes ont été tuées ou blessées à cause de la violence des gangs armés, soit une augmentation de 53% par rapport au trimestre d’octobre à décembre 2023, selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh). Depuis l’année 2023, les violences des gangs armés ont provoqué le déplacement d’environ 400,000 personnes, la plupart dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince. [ppsf rc apr 06/05/2024 10:00]