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La communauté internationale salue la prise de fonction du Conseil présidentiel de transition en Haïti

P-au-P, 26 avril 2024 [AlterPresse] --- Plusieurs pays et organisations internationales ont salué la prise de fonction, le jeudi 25 avril 2024, à Port-au-Prince, du Conseil présidentiel de transition, qui entame une nouvelle période de transition politique en Haïti, plongée dans une grave crise multidimensionnelle depuis l’année 2021, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom) se félicitent et adressent leurs compliments aux membres de l’organe, dans une note émise le 25 avril 2024 et consultée par AlterPresse.

« L’installation officielle du Conseil de neuf membres au Palais national marque une réalisation importante, grâce à un processus mené par les Haïtiennes et Haïtiens dans l’intérêt d’Haïti ».

La Caricom a joué le rôle de médiatrice dans les négociations, qui ont abouti à un accord entre 9 larges secteurs haïtiens, qui constituent la base de l’actuel pouvoir de transition.

« C’est l’occasion de créer un nouveau départ, qui donnera à toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens un nouvel espoir d’un retour au gouvernement constitutionnel, à la stabilité et au développement durable ».

Le Conseil présidentiel de transition est confronté à des défis redoutables, soulignent les chefs de gouvernement de la Caricom.

Ils réaffirment leur soutien aux efforts pour remettre Haïti sur la voie de la légitimité, de la stabilité et de la souveraineté constitutionnelles et démocratiques, et pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l’État.

Le mandat du Conseil présidentiel de transition est de 22 mois, jusqu’à l’entrée en fonction, le 7 février 2026, d’un président issu des urnes. Ce délai ne peut être prolongé en aucun cas.

L’Organisation des Nations unies (Onu) se félicite et a appelle les nouvelles autorités et toutes les parties prenantes à accélérer la mise en œuvre complète des dispositions de gouvernance transitoire.

Lors d’un point de presse à New York, le porte-parole du Secrétaire général de l’Onu, Stéphane Dujarric, en a profité pour réitérer l’appel pressant d’Antonio Guterres au déploiement rapide de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti pour aider la Police nationale haïtienne à faire face à la situation sécuritaire désastreuse ».

Pour le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), la prise de fonction du Conseil présidentiel de transition représente une « nouvelle opportunité d’avancer vers le rétablissement des institutions démocratiques ».

Dans un message sur la plateforme X, le Binuh déclare rester « engagé à accompagner les autorités du pays, dans leurs efforts pour créer un environnement de paix sociale, sûr et propice à l’organisation d’élections crédibles, participatives et inclusives ».

Il aura fallu plusieurs semaines de négociations complexes, marquées par des revirements, pour que le Conseil présidentiel de transition voit le jour, alors que la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, est ravagée par la terreur et les violences des gangs armés et que le pays est confronté à une grave crise humanitaire.

Sans Président ni parlement depuis 2021, Haïti n’a connu aucune élection depuis 2016.

La prestation de serment des membres du Conseil présidentiel de transition représente une étape essentielle dans le retour d’Haïti à une gouvernance inclusive, estime le gouvernement des États-Unis d’Amérique.

« Nous félicitons toutes les participantes et tous les participants pour leur engagement à rechercher le compromis et à travailler ensemble, en vue d’améliorer la vie de toutes les Haïtiennes et de tous les Haïtiens », écrit sur la plateforme X le sous-secrétaire d’État américain pour l’hémisphère nord, Brian Nichols.

Le gouvernement du Canada se réjouit également de l’investiture du Conseil présidentiel de transition.

« Ce Conseil collégial d’unité nationale est une étape importante pour rétablir la sécurité & la démocratie en Haïti » écrit l’ambassadeur canadien à Port-au-Prince André François Giroux sur son compte X.

Le Canada se tient prêt pour appuyer une sortie de crise, ajoute-t-il.

« Un pas important, qui permet au processus de transition politique d’avancer » : telle es la lecture de l’Union européenne (Ue) des événements politiques du 25 avril 2024.

Pour accompagner ce processus, la Mission multinationale d’appui à la sécurité devrait désormais être déployée, des que possible, estime Peter Stano, porte-parole en chef de l’Ue pour les affaires étrangères.

Le gouvernement de la France adresse ses félicitations aux membres du Conseil présidentiel de transition et promet de travailler avec l’organe pour son plein succès, suivant ce qu’a affirmé l’ambassadeur français à Port-au-Prince, Fabrice Mauries, sur son compte Twitter.

De son côté, le gouvernement de Taïwan y voit un tournant significatif pour la vie politique d’Haïti, ce qui représente une étape cruciale vers la restauration des institutions constitutionnelles.

Les membres du Conseil de transition sont : les votants Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Fritz Alphonse Jean, Edgard Leblanc fils, Laurent St Cyr, Emmanuel Vertilaire, Leslie Voltaire, et les observateurs Régine Abraham et Frinel Joseph.

Le 24 avril 2024, Ariel Henry a signé sa démission en tant que premier ministre de facto, dans une lettre adressée au Conseil des ministres et datée de Los Angeles.

Juste avant de démissionner, Ariel Henry et les ministres ont procédé à la nomination par arrêté de Michel Patrick Boisvert au poste de premier ministre intérimaire, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, pour assurer la continuité de l’État.

Titulaire e facto du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Boisvert jouait déjà le rôle depuis le départ d’Haïti, en février 2024, d’Ariel Henry. [apr 26/042024 02:00]