P-au-P, 22 avril 2024 [AlterPresse] --- Un groupe de pasteurs kenyans et le personnel de l’épouse Rachel Ruto du président kenyan William Ruto ont participé, plus tôt ce mois d’avril 2024, à une réunion Zoom avec le chef de la coalition des gangs dénommée Viv Ansanm, Jimmy Chérizier, alias Barbecue, a révélé Serge Musasilwa, membre de la délégation et directeur national d’un ministère religieux (en charge d’une cellule importante au sein d’une église) dans le centre du Kenya.
Cette information a été relayée par le site Christianity Today (Ct), un magazine mensuel d’informations et de réflexions chrétiennes évangéliques, fondé en 1956 par le pasteur américain Billy Graham et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
La délégation religieuse kenyane s’était rendue aux États-Unis d’Amérique pour rencontrer des dirigeants d’églises et d’entreprises, des responsables américains et haïtiens, ainsi que des représentants des forces de l’ordre et de l’armée pour discuter de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, qui devrait être dirigée par le Kenya.
Cette délégation religieuse kenyane a également eu des discussions, via Zoom, avec Jimmy Chérizier (Barbecue).
Le groupe de pasteurs kenyans souhaitait entendre des personnes de tous les secteurs de la société haïtienne, afin de mieux comprendre les défis, auxquels pourrait être confrontée la police kenyane en cas d’éventuel déploiement en Haïti, a précisé Musasilwa.
Le président kenyan William Ruto aurait chargé la délégation religieuse kenyane d’effectuer des discussions, qui pourraient permettre de renseigner les forces kenyanes sur la situation en Haiti, dans le but d’augmenter les chances de succès de la mission de sécurité kenyane en cas d’éventuel deploiement en Haïti, a déclaré Serge Musasilwa à Christianity Today.
Une partie du voyage d’enquête consistait simplement à identifier ce qui fonctionnait au sein du gouvernement en Haïti et essayer de comprendre la structure gouvernementale d’Haïti, a ajouté Musasilwa.
Le groupe religieux devrait présenter ses conclusions ce mois-ci à William Ruto, avant un voyage présidentiel aux États-Unis, prévu en mai 2024.
Ce serait la première visite d’État d’un président africain à la présidence américaine (la Maison Blanche étasunienne) depuis 16 ans (depuis l’année 2008).
Le plan de déploiement de la mission de sécurité en Haïti avance, malgré les retards dans le financement, a affirmé William Ruto, soulignant combien son pays a l’obligation morale d’aider Haïti.
L’administration du président Joseph Robinette (Joe) Biden s’est engagée à fournir 40 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 143.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 97.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes) pour le déploiement de la Mmas, qui sont actuellement bloqués par les républicains au Congrès américain, a rappelé Ruto.
Le déploiement de cette force a été autorisé par le Conseil de sécurité des Nations unies le 2 octobre 2023, après une demande d’assistance robuste, formulée le 7 octobre 2022 par le gouvernement de facto en faveur de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans la lutte contre les gangs armés.
Le gouvernement du Kenya avait décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre de cette mission en Haïti, évoquant un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission, le lundi 11 mars 2024, du premier ministre de facto Ariel Henry.
Depuis le mardi 5 mars 2024, Ariel Henry se retrouve bloqué à Porto Rico.
Au cours du mois de mars 2024, des pasteurs conseillant le gouvernement kenyan, des dirigeants ministériels haïtiens et américains ainsi que l’épouse Rachel Ruto du président du Kenya se sont réunis, pendant trois jours, dans un hôtel de Nairobi (Kenya), pour prier pour la force de police multinationale, que le Kenya s’est porté volontaire pour diriger, afin d’aider les forces de l’ordre haïtiennes.
Ils ont plaidé en faveur de l’aide divine pour ce pays des Caraïbes, assiégé par les gangs armés qui continuent d’intensifier leurs attaques coordonnées dans la zone métropolitiane de la capitale, Port-au-Prince.
Processus de mise en place du Conseil de transition dans un contexte de violences des gangs armés
Le dimanche 21 avril 2024, des tirs nourris ont encore été entendus dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, notamment au centre-ville, à Delmas (l’une des municipalités au nord-est) et Pétionville (municipalité à l’est).
Il s’agirait d’une nouvelle attaque coordonnée de la coalition des gangs, dénommée Viv Ansanm, dans le contexte des préparatifs pour l’installation prochaine du Conseil présidentiel de transition.
Dans la soirée du mardi 16 avril 2024, le gouvernement de facto a publié, de manière formelle, l’arrêté reproduit de nomination des 9 membres du Conseil présidentiel de transition, issus de divers secteurs et partis politiques, à travers le compte X du bureau du premier ministre de facto, à l’issue de plus de 24 heures de confusion autour de cette nomination.
L’arrêté, pris en conseil des ministres, est paraphé par le premier ministre de facto sortant, Ariel Henry, qui se trouve à l’étranger, et les autres membres du gouvernement de facto.
Suivant l’article 1 de l’arrêté, le Conseil présidentiel comprend les sept membres votants suivants : Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Fritz Alphonse Jean, Edgard Leblanc fils, Laurent St Cyr, Emmanuel Vertilaire et Leslie Voltaire.
Les deux membres non-votants sont Régine Abraham et Frinel Joseph. [emb rc apr 22/04/2024 11:10]