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Haïti-R.D./Migration : La plateforme Garr exige des sanctions sévères contre l’auteur du viol présumé sur une fillette haïtienne

P-au-P, 16 avril 2024 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés (Garr) souhaite des sanctions sévères contre l’auteur du viol présumé, perpétré, le vendredi 5 avril 2024, sur une fillette haïtienne de 14 ans dans l’Est de la République Dominicaine, dans une note en date du lundi 15 avril 2024, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Des agents de la migration dominicaine ont fait intrusion au domicile d’une famille haïtienne. L’un d’entre eux a violé une fillette, lors d’une opération de la migration réalisée le vendredi 5 avril 2024 vers 3:00 am jusqu’à l’aube, à Villa Plywood, Verón, Punta Cana, en République Dominicaine, a rapporté Santiago Molina, un responsable de la Commission nationale des droits humains de la République Dominicaine (Cndh-Rd), cité par la plateforme Garr.

Après l’acte abominable qu’elle a subi, la fillette a été conduite en détention et son silence a été exigé sous peine de mort, révèle Santiago Molina, qui déclare avoir également reçu, de même que la mère de la gamine, des menaces, après qu’une plainte a été formulée.

Dans une note, la Direction générale des migrations (Dgm) de la République Dominicaine a fait savoir qu’une enquête serait en cours sur un viol présumé d’une mineure haïtienne de 14 ans à Bávaro, dans la province d’Altagracia, (Est de la République Dominicaine), suite à une plainte.

« Beaucoup de maisons ont été détruites au cours du rapt. Les victimes couraient ça et là, toutes nues, dans le froid de la nuit. Une vraie pagaille », a aussi relaté, dans la presse dominicaine, le militant des droits humains Santiago Molina.

« Ces pratiques honteuses, infâmes », exercées par les agents de la Dgm, sont monnaies courantes, dénonce la plateforme Garr, se référant à un viol spectaculaire perpétré, le vendredi 15 septembre 2023, par un agent dominicain à l’Aéroport international Las Americas (à Santo Domingo) sur la ressortissante haïtienne Stephy Graph Cadichon, en présence de son fils de quatre ans.

Des migrantes haïtiennes, dont des femmes enceintes, confient avoir subi de sévices sexuels de la part des troupes de la migration dominicaine, selon des témoignages souvent recueillis par le reegroupement haïtien de défense des droits des rapatriés et réfugiés.

La plateforme Garr mentionne « de nombreuses scènes de pillages, de vols et de brutalités, d’actes racistes et xénophobes, qui émaillent de ces pseudo opérations, davantage assimilables à des pratiques de razzia à visée mercantile ».

De telles pratiques notoires, impunies, tolérées et récurrentes s’érigent en stratégies de persécution contre les migrantes et migrants haïtiens, condamne la plateforme Garr.

Les agents de la Dgm s’entêtent à reproduire les mêmes pratiques en toute impunité, malgré les remontrances répétées de la plateforme Garr, de l’organisation Amnesty international, des Nations unies et de tant d’autres institutions, pour forcer les autorités de la République Dominicaine à respecter les droits des migrantes et migrants haïtiens, et cesser les pratiques racistes et xénophobes à leur égard.

La plateforme Garr invite l’ensemble des actrices et acteurs concernés, nationaux et internationaux, notamment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Conseil national de l’enfance et de l’adolescence (Conani), une institution décentralisée de l’État dominicain, « à faire front commun pour exiger que lumière soit faite sur ce dossier de viol sur mineure et les nombreux autres, que la République voisine tend souvent à étouffer, laissant ainsi libre cours à l’impunité totale ».

La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés et Amnesty International ont demandé au gouvernement de la République Dominicaine de mettre fin à ses politiques migratoires racistes, dans des notes séparées.

Tout en condamnant la vague de racisme et de xénophobie contre les migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine, la plateforme Garr dit saluer l’initiative de l’organisation Amnesty International, qui a exhorté les autorités dominicaines à suspendre les violations des droits des migrantes et migrants et réfugiés haïtiens se trouvant sur leur territoire. [emb rc apr 16/04/2024 10:35]