P-au-P, 15 avril 2024 [AlterPresse] --- Le gouvernement de facto démissionnaire doit faire preuve de modération et de sagesse dans le processus engagé par les protagonistes politiques en vue de la mise en place d’un Conseil présidentiel de transition.
Telle est la recommandation de l’enseignant et syndicaliste Georges Wilbert Franck du groupe de la société civile, signataire de la position des parties prenantes signataires de l’accord politique du 3 avril 2024 pour une transition pacifique et ordonnée en Haiti.
Il invite le pouvoir de facto à collaborer et coopérer avec les parties prenantes au lieu de se comporter comme un souverain.
Il réaffirme le soutien du groupe de la société civile, dont il fait partie, au consensus historique trouvé entre les parties prenants en vue de créer un climat permettant de sortir le pays de l’impasse actuelle.
Il dénonce le decret publié le 12 avril 2024 par le gouvernement démissionnaire qui a effectué, de manière unilatérale, des modifications majeures qui dénaturent l’essence du consensus trouvé par le Conseil presidentiel de transition.
L’arrêté nommant les membres dudit Conseil n’a pas été publié.
« Les personnalités désignées par les parties prenantes pour faire partie dudit Conseil, sont invitées à soumettre au Secrétariat Général du Conseil des Ministres les pièces requises conformément à l’article 2 du décret », a indiqué le gouvernement démissionnaire dans une note publiée sur les réseaux sociaux.
« Les documents doivent être déposés sous pli cacheté, soit au Palais National, soit à la primature, Villa d’Accueil, à Bourdon », ajoute-t-il.
Le gouvernement de facto s’est arrogé, de manière unilaterale, les pleins pouvoirs et le droit de modifier totalement les dispositions établies dans ce consensus du Conseil présidentiel de transition, fustige Georges Wilbert Franck.
Les procédures d’installation et de mise en place du Conseil presidentiel de transion ont été totalement modifiées. L’accord politique du 3 avril 2024 n’a pas été pris en compte par le décret publié portant création dudit Conseil, rappelle-t-il.
« C’est un mauvais signe, un signal qui ne fait pas honneur au gouvernement de facto », dit-il.
Aucune discussion n’a été engagée avec les parties prenantes pour parvenir à un consensus autour de ces modifications, rapporte-t-il.
Si le gouvernement est en désaccord avec le processus, il devrait de préférence, entamer des échanges avec les autres acteurs pour poser le problème sans fanatisme et intérệt de clan afin de chercher une solution, affirme-t-il.
L’acte posé par le gouvernement le discredite comme interlocuteur légitime dans cette dynamique de dialogue et recherche de solution à la crise, analyse le syndicaliste.
Les manœuvres du gouvernement de facto sont voués à l’échec et risquent d’empirer la situatrion de la population, prévient-il, tout en sugérant au gouvernement de se raviser et d’adopter une posture consensuelle.
« Le gouvernement s’erige en instance qui donne la permission et l’autorisation. Il n’a pas toute cette autorité, c’est le peuple qui est souverain ».
A travers le premier ministre de facto Ariel Henry, le gouvernement avait pris l’engagement le 11 mars 2024 de se retirer du pouvoir une fois que les parties prenantes auraient trouvé un accord pour établier le Conseil president de transition et nommé un premier ministre, rappelle-t-il.
Le Conseil presidentiel de transition a été établi dans un temps assez long. Il nous a fallu environ un mois pour parvenir la signature de ce consensus minimal qui pourrait permettre d’amorcer un processus de sortie de crise, note Georges Wilbert Franck.
Dans une position en date du 13 avril 2024, des parties prenantes signataires de l’accord politique du 3 avril 2024 pour une transition pacifique et ordonnée sur la situation politique du pays se disent profondément choquées en prenant connaissance du décret publié le 12 avril 2024 par le gouvernement présidé par le premier ministre empêché le Dr. Ariel Henry.
Les organisations soussignées, parties prenantes du processus de dialogue ont dénoncé l’introduction de modifications majeures qui dénaturent le projet consensuel d’un exécutif bicéphale porté par le Conseil présidentiel de transition, consensus patiemment et laborieusement construit entre les parties prenantes à partir du 11 mars 2024.
Tout en contestant la validité du décret du 12 avril 2024 pour diverses raisons suivantes, elles appellent à ublier dans Le Moniteur l’accord politique et le document portant organisation et fonctionnement du Conseil présidentiel.
Dans ce contexte de crise et d’effondrement institutionnel, l’enseignant et syndicaliste Georges Wilbert Franck du groupe de la société civile signataire de cette position souhaite plus de modération dans les actions gouvernementales.
« Ce qui est important aujourd’hui est de chercher un consensus, de manière célère, pour établir une forme de gouvernance pour aborder les problèmes ».
Georges Wilbert Franck du groupe de la société civile appelle les groupes organisés à mettre en parenthèse la conquête du pouvoir, afin de sauver ce qui est le plus important : la souveraineté et intégrité du pays, tout en prônant le sens de l’urgence, de l’entraide et de l’esprit de consensus. [emb apr 15/04/2024 11 :55]