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La France et le Canada toujours préoccupés par la gravité de la crise sécuritaire en Haïti

P-au-P, 12 avril 2024 [AlterPresse] --- Les gouvernements français et canadiens continuent d’exprimer leurs préoccupations face à la gravité de la crise sécuritaire et ses conséquences dramatiques pour la population haïtienne, dans une déclaration conjointe dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le Canada et la France coopèrent étroitement pour mobiliser la communauté internationale en soutien aux efforts des Haïtiennes et Haïtiens, en vue du rétablissement de la sécurité, de l’État de droit et de la démocratie, ont déclaré le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son homologue français, Gabriel Attal, lors d’une rencontre le jeudi 11 avril 2024.

Ils appellent au déploiement rapide de la Mission multilatérale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti pour aider la Police nationale d’Haïti (Pnh) à combattre la criminalité organisée.

Le secrétaire d’État aux affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni, appelé aussi ministre des affaires étrangères, David Cameron, a annoncé une contribution de 5 millions de livres sterling, soit plus de 6 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui), en vue du déploiement de la Mmas en Haïti, qui devrait être dirigée par le Kenya, dans un communiqué.

Cette somme renforcera le soutien du Royaume-Uni à la Mmas, qui devra contribuer, en collaboration avec la Police nationale d’Haïti (Pnh), à lutter contre les violences des gangs armés qui déstabilisent le pays, selon Cameron.

« Le déploiement rapide de cette mission, pour soutenir la Police nationale haïtienne dans le rétablissement de la sécurité, reste vital », estime, dans un tweet, le secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental au Département d’État des États-Unis d’Amérique, Brian A. Nichols, tout en remerciant le Royaume-Uni pour sa contribution à la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti.

Les législateurs américains, particulièrement les républicains, ont conditionné un déblocage d’un montant de 40 millions de dollars, demandés par le Département d’État des États-Unis d’Amérique, à des précisions de l’administration de Joe Biden sur le déploiement de la Mmas, avait indiqué l’agence Reuters dans un article.

Le déploiement de cette force multinationale a été autorisée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, depuis le lundi 2 octobre 2023.

Le gouvernement du Kenya a décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre de cette mission en Haïti, selon un haut responsable du Ministère kényan des affaires étrangères.

Pour justifier cette suspension provisoire, il a évoqué un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission, le lundi 11 mars 2024, du premier ministre de facto Ariel Henry.

De janvier à mars 2024, l’Onu a recensé plus de 1,500 personnes tuées.

Mais, le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) a pu documenter seulement 208 personnes, dont 13 policiers nationaux, assassinées dans les violences armées durant le premier trimestre de l’année 2024 en Haïti, dans un rapport en date du mercredi 10 avril 2024.

Parmi ces victimes, 55 corps sans vie, dont celui d’un policier national, ont été découverts à Port-au-Prince, Delmas et à Pétionville.

Pour leur part, de janvier au 22 mars 2024, les Nations unies avaient souligné avoir dénombré 1,554 personnes tuées et 826 autres blessées en Haïti.

La France et le Canada appellent à la formation d’un gouvernement pour rétablir la sécurité en Haiti

Par ailleurs, la France et le Canada encouragent le Conseil présidentiel de transition, une fois en place, à former un gouvernement et des institutions permettant de rétablir la sécurité et de progresser le plus rapidement possible vers l’organisation d’élections transparentes, équitables et crédibles, au bénéfice de la population haïtienne.

Jusqu’à présent, le projet de décret ainsi que l’accord politique pour la création et le fonctionnement dudit Conseil tardent à être publiés dans le journal officiel d’Haïti « Le Moniteur ».

La Communauté des Caribes (Caricom) et l’actuel Conseil des ministres de facto, dirigé par Michel Patrick Boisvert, premier ministre de facto par intérim depuis la démission d’Ariel Henry le lundi 11 mars 2024, seraient en possession des documents.

La création d’un Conseil présidentiel de transition, chargé de choisir les prochains dirigeants d’Haïti, serait imminente, a déclaré, le mercredi 10 avril 2024, un diplomate américain, lors d’un forum houleux sur la crise croissante en Haïti, rapporte Associated Press dans un article.

Le Conseil présidentiel de transition, composé de neuf membres (dont 2 observateurs n’ayant pas droit de vote), pourrait être officiellement créé en Haïti dès cette semaine, a déclaré Brian A. Nichols, secrétaire adjoint américain aux affaires de l’hémisphère occidental, lors d’un événement organisé à New York par le Conseil des relations extérieures (Council on foreign relations).

Un nouveau président élu devrait prendre fonction le 7 février 2026 en Haïti, à l’issue d’une transition de 22 mois, suivant un accord politique paraphé par une vingtaine de personnalités de 9 secteurs.

« Le mandat du Conseil présidentiel, composé des représentants de 9 secteurs, dont 2 observateurs, prend fin le 7 février 2026 », stipule le document.

« Le Conseil présidentiel de transition ne peut pas bénéficier de la prolongation de son mandat, qui démarre à la date de sa prestation de serment », selon le document. [emb rc apr 12/04/2024 12:15]

Photo : Compte X du premier ministre français, Gabriel Attal