P-au-P, 10 avril 2024 [AlterPresse] --- Le secteur de la santé continue de payer un lourd tribut, à cause de la violence des gangs armés, perturbant l’accès aux services de santé, en particulier dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, relève le Bureau en Haïti de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), dans un rapport couvrant la période du vendredi 5 au mardi 9 avril 2024 et transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Rueh) est fermé depuis plus d’un mois, en raison de l’intensification des violences des gangs armés, tandis que l’Hôpital universitaire La Paix (Hup), le plus grand hôpital public en fonctionnement à Delmas, est débordé, signale Ocha.
De plus, le personnel et les ambulances du Centre ambulancier national (Can) continuent d’éprouver des difficultés à accéder aux zones contrôlées par les gangs armés.
Lors d’un point de presse, tenu le mardi 9 avril 2024, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), António Guterres, évoque une situation extrêmement fragile sur le plan sanitaire en Haïti.
Au moins 50% des établissements de santé dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince restent fermés ou fortement perturbés, en raison des violences armées persistantes.
Dans la soirée du lundi 25 mars 2024, plusieurs cliniques et pharmacies ont été pillées et incendiées par des gangs armés dans les parages de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), à l’avenue Monseigneur Guilloux.
L’Organisation des Nations unies (Onu) a mis 12 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 144.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 98.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) dans son Fonds central d’intervention d’urgence, dans l’objectif d’aider les familles affectées dans l’escalade des violences des gangs armés, dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, depuis le jeudi 29 février 2024.
Les fonds devraient servir à fournir notamment de la nourriture, de l’eau, une protection et des soins de santé aux familles déplacées et aux communautés d’accueil de Port-au-Prince et du département de l’Artibonite, a souligné Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse, le jeudi 4 avril 2024.
« Plus de 89,000 personnes soit 21,531 familles vivent désormais dans 87 sites, dont 54% de femmes et 34% d’enfants. Environ 32% des sites n’ont pas de latrines », selon l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), citée par Ocha.
Depuis le 31 mars 2024, 11,169 événements liés à la santé ont été signalés dans le cadre de la surveillance épidémiologique dans les 22 sites de personnes déplacées internes, soutenus par l’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé (Ops/Oms). [emb rc apr 10/04/2024 12:20]