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Haïti-Crise : De nombreux enfants traumatisés, privés d’accès aux services de base et à l’école, alerte l’Unicef

P-au-P, 09 avril 2024 [AlterPresse] --- En plus d’être terrorisés et traumatisés, un nombre indéterminé d’enfants continuent d’être privés d’accès aux services de base, y compris l’école, déplore le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans une déclaration dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« De nombreuses écoles ne sont pas accessibles, car la violence s’intensifie autour d’elles. Des enfants sont tués, blessés, violés, déplacés et privés d’accès aux services de base, y compris l’école », alerte le représentant de l’Unicef en Haïti, le Belge Bruno Maes.

Ces enfants sont « terrorisés et traumatisés », certains après avoir vu des corps brûlés dans les rues, s’inquiète l’Unicef.

L’Unicef signale combien la capitale, Port-au-Prince, et ses environs sont ravagés par les violences des gangs armés, qui touchent de plein fouet le système éducatif, dans un entretien accordé à Onu Info lors d’une récente visite au siège de l’Organisation des Nations unies (Onu) à New York (États-Unis d’Amérique).

Les enfants souffrent non seulement du fait de ne pas aller à l’école, mais aussi du fait d’être témoins de violences, regrettent les agences des Nations unies, tout en dénonçant une persistance des menaces mortelles contre la sécurité des écoles à Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite (Nord).

La directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Américaine Catherine Mary Russell, appelle à la protection des écoles, des hôpitaux et des autres infrastructures, dont dépendent les enfants, et à la protection des espaces humanitaires.

« Les espaces réservés aux enfants ont été transformés en champs de bataille. Chaque jour qui passe apporte de nouvelles privations et horreurs à la population haïtienne ».

Une sécurité de base est nécessaire, de toute urgence, pour que les services de secours et les travailleuses et travailleurs humanitaires puissent atteindre celles et ceux, qui en ont désespérément besoin, estime Catherine Mary Russell.

A la fin du mois de janvier 2024, l’Unicef a dénombré un total de 900 écoles contraintes à fermer temporairement, principalement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, privant environ 200,000 enfants de leur droit à l’éducation.

A la fin du mois de février 2024, de nombreuses autres écoles ont brusquement cessé de fonctionner à Port-au-Prince, lorsque des gangs armés ont coordonné des évasions dans les prisons, libérant environ 4,500 prisonniers, rappelle l’Unicef.

Des bâtiments publics, notamment des écoles, sont occupés par des milliers de personnes déplacées, suite aux violences des gangs armés.

Fin mars 2024, les violences avaient déplacé au moins 362,000 personnes (depuis l’année 2023), dont beaucoup sont coincées dans la capitale assiégée.

Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a décidé de remanier le calendrier scolaire 2023-2024 dans un contexte de paralysie des écoles, depuis plusieurs semaines, en raison des violences de gangs armés, qui se sont intensifiées depuis le jeudi 29 février 2024 dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Cette décision a été prise après plusieurs réunions de travail sur le déroulement de l’année académique scolaire et la planification des actions à mener, dans le souci de protéger l’avenir académique des élèves, a précisé le Menfp dans une note. [emb rc apr 09/04/2024 12:10]

Photo : Compte X du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef)