P-au-P, 09 avril 2024 [AlterPresse]--- Quel que soit le temps nécessaire, Haïti doit bénéficier du calme et de la sécurité suffisants pour permettre une campagne libre et une participation électorale significative, déclare, le 5 avril 2024, l’ancien représentant démocrate américain Andrew Saul Levin, dit Andy Levin, dans une réflexion sur l’effondrement de la politique américaine en Haïti, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les Haïtiennes et Haïtiens doivent avoir confiance dans le gouvernement qui organise les élections et dans le fait que ces dirigeants intérimaires n’achèteront pas, ne manipuleront pas, ni ne contraindront l’électorat pour pouvoir voter, affirme Levin, invitant à se garder d’organiser des élections rapides.
Les Haïtiennes et Haïtiens doivent être autorisés à reconstruire les conditions nécessaires à d’authentiques élections démocratiques, espère-t-il.
« L’État de droit et la liberté de la presse sont également des ingrédients nécessaires à l’expression de la volonté populaire ».
Levin appelle à gérer toute structure de transition, pour le bien du peuple et non pour promouvoir les intérêts d’élites économiques ou de partis politiques particuliers.
« Quoi qu’il arrive, les États-Unis d’Amérique doivent tirer les leçons de la construction d’une gouvernance démocratique durable, même là où ils ont refusé de les suivre auparavant ».
Un nouveau président élu prendra fonction le 7 février 2026 en Haïti, à l’issue d’une transition de 22 mois, suivant un accord politique paraphé par une vingtaine de personnalités de 9 secteurs.
En vue d’une issue à la crise socio-politique en Haïti, ravagée par les violences des gangs armés, un processus de mise en place d’un Conseil présidentiel de transition dont les membres sont issus de 9 secteurs ou partis, a été engagé entre les protagonistes haïtiens sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
« Le mandat du Conseil présidentiel composé des représentants de 9 secteurs, dont 2 observateurs [1], prend fin le 7 février 2026 », stipule l’accord politique.
« Le Conseil présidentiel ne peut pas bénéficier de la prolongation de son mandat, qui démarre à la date de sa prestation de serment », précise le document.
A travers cet accord politique, les parties s’entendent pour que la période de la transition soit « consacrée à la restauration de la dignité nationale, à l’établissement de la paix et des fondements de la stabilité pour la population, et à la réalisation d’élections démocratiques, libres et crédibles ».
Les États-Unis et la communauté internationale, devraient se préparer à soutenir fermement le conseil présidentiel de transition, qui sélectionnera un président et un premier ministre par intérim pour gouverner le pays, dans sa résistance aux pressions des gangs armés et des hommes politiques et dirigeants d’entreprises corrompus, et dans la reconstruction des institutions démocratiques, préconise plus loin l’ancien représentant démocrate américain Andy Levin, qui a siégé à la commission des affaires étrangères de la chambre des représentantes et représentants américains.
Andy Levin a aussi fondé le Haïti Caucus, lorsqu’il représentait le 9e district du Michigan au Congrès, de 2019 à 2023. [mff emb rc apr 08/09/2024 11:00]
[1] Le Conseil présidentiel comprend les membres votants suivants : Leslie Voltaire désigné par l’organisation politique Fanmi Lavalas, Emmanuel Vertilaire désigné par le parti politique Pitit Desalin, Edgard Leblanc Fils désigné par le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023, Fritz Alphonse Jean désigné par l’Accord du 30 août 2021 dit Accord de Montana, Smith Augustin désigné par la plateforme Résistance démocratique/Engagés pour le développement (Red/Ede) et le regroupement politique Compromis Historique, Louis Gérald Gilles désigné par l’Accord du 21 décembre 2022 et Laurent St Cyr représentant les associations patronales et regroupements de femmes et d’hommes d’affaires haïtiens. Les deux membres non-votants (observateurs) sont Régine Abraham, de Rassemblement pour une entente nationale (Ren) / Inter-Foi et Frinel Joseph du groupe de la société civile.