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Haïti-Violences des gangs : Vives inquiétudes et tirs signalés dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince

P-au-P, 06 avril 2024 [AlterPresse] --- L’inquiétude gagne les esprits d’une bonne partie de la population, ce lundi 8 avril 2024, après des menaces de représailles lancées par un chef de gang contre des policiers nationaux et toutes celles et tous ceux, qui oseraient s’aventurer dans les rues, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Beaucoup de tirs d’armes sont signalés dans la commune de Tabarre (nord-est de la capitale).

« De temps en temps, j’entends des rafales de tirs. Le quartier de Lalue (avenue John Brown) est risqué pour le moment, à cause des gangs qui se sont installés dans les zones environnantes, comme au niveau de la cathédrale de Port-au-Prince », rapporte un habitant de Poste Marchand.

Le samedi 6 avril 2024, une personne a été abattue à Lalue.

Cependant, la situation demeure calme pour le moment à Pétionville (municipalité à l’est de Port-au-Prince), cible d’attaques répétées depuis quelques temps de gangs armés, rapporte une collaboratrice d’AlterPresse.

Idem pour le carrefour de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, où les personnes craignent de sortir dans les rues pour vaquer à leurs occupations régulières.

A Canapé Vert, tout a l’air calme jusqu’à présent, indique une riveraine.

A Carrefour (municipalité au sud), les écoles continuent de fonctionner au ralenti, les banques commerciales sont fermées, informe un autre collaborateur d’AlterPresse.

Deux banques commerciales sont ouvertes à Carrefour, où fonctionnent les transports en commun comme à l’ordinaire.

Les véhicules de transports publics, qui se rendent à Port-au-Prince, peinent à être remplis de passagères et passagers, en raison de la peur persistante dans les esprits face à d’éventuelles attaques de gangs armés.

Les bandits armés continuent de rançonner les chauffeurs de véhicules à Carrefour et Mariani.

La capitale, Port-au-Prince, et ses environs, centre économique, politique, universitaire, sanitaire du pays, sont devenus « une prison à ciel ouvert » en Haïti, a estimé l’Expert des Nations unies sur les droits humains en Haïti, l’Américain William O’Neill, devant le Conseil des droits humains, à Genève (Suisse), le mardi 2 avril 2024, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Les habitantes et habitants ne peuvent pas sortir de chez eux, car ils craignent pour leur vie, a relevé William O’Neill, soulignant combien la criminalité, les violences des gangs armés représentent « le défi numéro un à l’heure actuelle en Haïti ».

1,434 personnes sont décédées et 797 autres ont été blessées dans les violences liées aux gangs à travers le pays, entre le 1er janvier et le 20 mars 2024.

Entre les vendredi 8 et mercredi 27 mars 2024, plus de 53 mille personnes ont été contraintes de quitter la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour se réfugier, dans les provinces, particulierement dans le grand sud d’Haïti, en raison de la criminalité persistante, selon les dernières données publiées par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

La majorité de ces personnes déplacées se sont dirigées vers les départements du grand Sud, précise l’Oim.

Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur d’Haïti s’élève à plus de 360 mille depuis l’année 2023. [emb rc apr 06/04/2024 10:25]