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Crise : Risques d’un génocide en Haïti, craint le représentant permanent d’Haïti auprès de l’Onu

Adoption d’une résolution des Nations unies pour améliorer la situation des droits humains en Haïti

« La résolution des problèmes d’Haïti va au-delà de la simple élimination des gangs armés. Toute solution durable envisagée devra s’attaquer aux racines profondes de la criminalité, reconstruire les bases économiques et sociales du pays pour permettre son développement », selon Justin Viard, représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu).

P-au-P, 04 avril 2024 [AlterPresse] --- La république d’Haïti se trouve « exposée aux risques d’un génocide ».

« Plus nous tardons à trouver une solution, plus la population haïtienne est exposée aux risques d’un génocide. Le temps est venu d’agir avec solidarité et coopération véritable », a préconisé, ce jeudi 4 avril, le représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu), Justin Viard, lors de la 55e session du Conseil des droits humains de l’Onu à Genève (Suisse), suivie par l’agence en ligne AlterPresse.

Il faut empêcher que cette crise devienne « une tragédie, inscrite dans les pages de l’histoire comme un échec de la communauté internationale », appelle le représentant permanent d’Haïti auprès de l’Onu.

La situation de criminalité a permis l’expansion de gangs criminels, qui sèment la terreur, provoquant un nombre croissant de 400 mille personnes déplacées internes, relève Viard, se disant conscient des défis immenses, exacerbés notamment par une criminalité alarmante, que traverse la république d’Haïti.

« Les actes odieux, perpétrés par ces gangs armés, notamment les exactions barbares diffusées sur les réseaux sociaux et les évasions massives dans les prisons, ont plongé Haïti dans un climat de terreur », se désole-t-il.

« Les forces de l’ordre sont régulièrement attaquées, assassinées et mutilées. Les postes de police, les bâtiments publics et privés, les écoles et les universités sont incendiés. Les professionnel-e-s sont enlevés contre rançons. Les femmes et filles subissent des violences sexuelles collectives lors de leur captivité ».

De janvier à 22 mars 2024, 1,554 personnes ont été tuées et 826 autres blessées, indique-t-il, citant les chiffres des Nations unies.

Face à la barbarie des gangs armés, il est crucial de renouveler le mandat de l’expert indépendant des Nations unies chargé des droits humains en Haïti, recommande-t-il.

« Près de 18 institutions de santé ne fonctionnent pas à Port-au-Prince et plus de 10 dans l’Artibonite, à cause de la violence des gangs armés. Le départ massif des talents qualifiés, à la recherche de sécurité et de meilleures perspectives, représente une menace pour les institutions haïtiennes publiques et privées », mentionne-t-il.

Le représentant permanent d’Haïti auprès de l’Onu évoque des difficultés d’accès à la nourriture, à l’eau et à la santé, au logement et à l’éducation, suite aux récents événements violents en Haïti.

Adoption d’une résolution de l’Onu pour améliorer la situation des droits humains en Haïti

Le Conseil des droits humains de l’Organisation des Nations unies (Onu) a adopté, sans vote, ce jeudi 4 avril 2024, un projet de résolution sur l’assistance technique et le renforcement des capacités visant à améliorer la situation des droits humains en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

L’adoption de ce projet de résolution, lors de la 55e session du Conseil, fait suite à la demande des autorités haïtiennes d’une action internationale coordonnée et ciblée en Haïti.

« Les droits humains sont bafoués dans un climat de violences croissantes, touchant toutes les couches de la société haïtienne », déplore le représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu) à Genève, Justin Viard, à cette occasion.

Il est temps d’agir et de passer des discours aux actions concrètes, estime Justin Viard, appelant à une action urgente pour soulager les souffrances de la population en Haïti.

« La résolution des problèmes d’Haïti va au-delà de la simple élimination des gangs armés. Toute solution durable envisagée devra s’attaquer aux racines profondes de la criminalité, reconstruire les bases économiques et sociales du pays pour permettre son développement ».

Justin Viard signale combien la vie en Haïti est suspendue aux caprices des gangs armés, qui imposent leurs lois. [emb rc apr 04/04/2024 16:40]