P-au-P, 03 avril 2024 [AlterPresse] --- Entre les vendredi 8 et mercredi 27 mars 2024, plus de 53 mille personnes ont été contraintes de quitter la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince pour se réfugier, dans les provinces, particulierement dans le grand sud d’Haïti, en raison de la criminalité persistante, selon les dernières données publiées par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et consultées par l’agence en ligne AlterPresse.
La majorité de ces personnes déplacées se sont dirigées vers les départements du grand Sud, précise l’Oim.
Plus de 360 mille personnes sont actuellement déplacées, dont quelque 160 mille à Port-au-Prince, rappelle Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), António Guterres, lors d’un point de presse cette semaine.
Plus d’un millier d’écoles ont été fermées à travers Haïti, ajoute-t-il.
Au moins la moitié des établissements de santé de la capitale sont fermés ou fonctionnent en dessous de leur capacité normale, à cause des violences des gangs armés, poursuit Dujarric.
Difficultés d’accès aux soins de santé
Dans un rapport publié le mardi 2 avril 2024, le Bureau en Haïti de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), en collaboration avec des partenaires humanitaires, signale une réduction de l’accès aux soins de santé, suite aux attaques contre les établissements de santé par des gangs armés, qui se poursuivent dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
« L’hôpital Delmas 18 et le centre de santé Saint-Martin ont été pillés par des groupes armés les mardi 26 et mercredi 27 mars 2024, respectivement. L’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), dont la réouverture était prévue pour le lundi 1er avril 2024, et l’hôpital Bernard Mevs, restent fermés », mentionne le document, qui couvre la période allant du jeudi 29 mars au mardi 2 avril 2024.
Les soins à l’Hueh sont suspendus depuis le jeudi 29 février 2024, en raison de l’intensification des violences des gangs armés.
Une série de démarches étaient en cours, en vue de permettre la réouverture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, plus grand centre hospitalier public dans la capitale, Port-au-Prince, plus connu sous le nom d’hôpital général.
Les attaques perpétrées, la semaine dernière, par des groupes armés contre 10 pharmacies, près de l’hôpital général de Port-au-Prince, ont aggravé les difficultés de la population à se procurer les médicaments dont elle a besoin, souligne Ocha.
Plusieurs cliniques et pharmacies ont été pillées et incendiées par des gangs armés dans la soirée du lundi 25 mars 2024, dans les parages de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, à l’avenue Monseigneur Guilloux.
« Quatre voitures brûlées, les autres vandalisées, l’administration du Petit Séminaire Collège Saint Martial incendiée, la Procure (Ndlr : sorte d’entrepôt d’articles religieux) pillée tout comme la résidence communautaire et les locaux scolaires : réfrigérateurs, panneaux solaires, batteries, inverters, système de potabilisation de l’eau, matelas, matériel informatique et électronique » : tel est le premier bilan des dégâts, enregistrés à cet établissement privé qui a essuyé une attaque de bandits armés, le lundi 1er avril 2024, selon un récit du Père Raynold Joseph, supérieur provincial de la congrégation du Saint-Esprit, adressé aux consœurs, confrères et ami-e-s, en date du mardi 2 avril 2024.
Des groupes lourdement armés ont également incendié, le lundi 25 mars 2024, les locaux du Collège mixte Les Frères Nau, au centre de la capitale, Port-au-Prince, a condamné la branche en Haïti du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Les groupes armés ont mis le feu dans 23 salles de classe au Collège mixte Les Frères Nau, après s’être introduits dans ses locaux situés à la rue du Centre, a alerté l’Unicef, qui demande une cessation, une fois pour toutes, de ces attaques armées contre les enfants et les familles. [emb rc apr 03/04/2024 09:30]
Photo : Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), site Onu Info