P-au-P, 09 août 05 [AlterPresse] --- Le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Henri Dorléans, a plaidé ce 9 août en faveur de la libération de toute personne en situation de détention préventive prolongée.
« Plus de 1.300 personnes sont actuellement détenues au Pénitencier National malgré les efforts qui viennent d’être réalisés par le système judiciaire, par l’organisation surtout de la dernière session criminelle », a indiqué Henri Dorléans.
Selon le Ministre, la justice ne doit pas être un instrument d’injustice, mais doit être distribuée avec droiture. Il n’est pas sérieux, a-t-il dit, que le système garde des gens en prison, des gens qu’on n’est pas en mesure de juger. « Quand on n’est pas en mesure de juger une personne pendant des mois et des mois, il faut la relâcher », a-t-il estimé.
Le garde des sceaux de la République a aussi déploré le fait que des détenus soient libérés sans avoir été jugés conformément à la loi. « Il n’est pas normal de libérer un criminel que la police a mis du temps à retrouver, à mettre la main dessus, et finalement ce criminel est remis en liberté à cause d’un petit problème qu’il y a dans le dossier », a-t-il dénoncé.
Selon lui, la libération de tout criminel est une menace pour la liberté individuelle. Une fois libéré, « ce criminel retourne dans les rues pour menacer la sécurité publique, menacer la vie des citoyens, les biens des citoyens, le patrimoine des citoyens et menacer la vie même de nos policiers qui se débattent dans des situations difficiles pour nous donner la paix dans les rues ».
Dorléans pense qu’il faut trouver la juste mesure entre l’obligation de respecter les droits et liberté individuelle et l’impunité. « La justice doit se donner les armes pour lutter contre l’impunité, contre le banditisme mais de manière correcte comme le veut le droit, mais pas comme les sentiments des uns et des autres », a-t-il précisé.
Le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique a en outre souhaité que les moyens nécessaires soient mis à la disposition de l’appareil judiciaire en vue de mieux s’acquitter de la tâche qui lui est assignée et de pouvoir poursuivre les fauteurs de trouble. « Des criminels, des kidnappeurs, des personnes qui enlèvent les gens, qui crèvent les yeux des enfants, qui violent les femmes ; il faut que le système se donne des moyens pour que ces personnes-là soient jugées et punies selon la loi », a-t-il lancé.
« Il ne faut pas laisser des failles dans le système, il ne faut pas que des avocats trouvent des failles quand on est en présence de criminels, il faut que le dossier soit monté de telle sorte que le meilleur avocat du monde ne pourrait pas sortir des griffes de la justice », a-t-il ajouté.[do apr 09/08/05 14 : 20]