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Haïti-Crise : Les interventions sanitaires bloquées par l’escalade de violences des gangs armés

P-au-P, 26 mars 2024 [AlterPresse] --- Les institutions nationales et internationales éprouvent beaucoup de difficultés à intervenir sur le terrain en vue d’apporter leur concours sur le plan sanitaire à la population, à cause de la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti, relève l’agence en ligne AlterPresse.

Le Centre ambulancier national (Can) a été contraint de suspendre ses activités depuis le jeudi 21 mars 2024 en raison des violences des gangs armés.

Le Can a pu rouvrir ses portes, le mardi 25 mars 2024, informe le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) en Haïti, dans un rapport couvrant la période du 22 au 25 mars 2024.

L’hôpital privé Bernard Mevs demeure fermé depuis une semaine pour des raisons de sécurité.

Les difficultés d’accès aux différents départements géographiques empêchent de distribuer du matériel médical et sanitaire pour la riposte au choléra, signale Ocha.

Cette situation pourrait entraîner prochainement une pénurie de fournitures, notamment en cas d’épidémie, prévient-il.

10 cas suspects de choléra ont été enregistrés en 48 heures sur le site de personnes déplacées du Lycée Marie Jeanne, rapporte-t-il.

Sept (7) cas ont été référés au Centre de traitement du choléra (Ctc) de Médecins sans frontières (Msf) à Turgeau (Port-au-Prince) pour y être soignés.

Aucun cas de choléra n’a été notifié, depuis le vendredi 22 mars 2024, dans un Centre de traitement de choléra (Ctc) du département de l’Ouest.

L’organisation Zanmi Lasante déclare peiner à acheminer des médicaments, de Port-au-Prince vers les départements du Plateau central et de l’Artibonite, pour les hôpitaux qu’elle soutient.

« Les difficultés d’accès continuent de compliquer les interventions sanitaires dans les sites de personnes déplacées. De plus, certains sites, qui abritaient auparavant un certain nombre de personnes, ont doublé en nombre de personnes déplacées en raison de la fuite des personnes d’un site vers un autre plus sûr », selon le rapport d’Ocha.

Toutefois, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, l’Hôpital universitaire de la Paix (Delmas 33), la Petite Place Cazeau (non loin de Delmas 33) et l’Hôpital Éliezer Germain (Pétionville) continuent d’offrir un niveau minimum de soins obstétricaux d’urgence.

Manque de soutien aux survivantes de la Violence basée sur le genre (Vbg)

Un soutien, sous la forme de médicaments essentiels et de kits de santé sexuelle et reproductive, est envisagé par le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), afin de renforcer sa capacité à prendre en charge les femmes enceintes et les filles, y compris les survivantes de la Violence basée sur le genre (Vbg).

Dans le département de l’Ouest, 250 incidents de Vbg ont été signalés au cours des deux premiers mois de l’année 2024 (janvier et février), dont 68% concernaient des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Seuls 3% des cas de viols ont été traités dans les 72 heures, qui ont suivi ces agressions sexuelles.

Au-delà des contraintes d’accès, le manque de médicaments et le manque de ressources pour soutenir les cas, en termes d’orientation et de prise en charge des cas, ont été évoquées comme raisons pour expliquer ce manque de traitement. [emb rc apr 26/03/2024 16:00]