P-au-P, 21 mars 2024 [AlterPresse] --- Le représentant permanent ad intérim de la mission d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (Oea), l’ambassadeur Gandy Thomas, appelle les partenaires internationaux, comme l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) qui promeut la paix, la démocratie et les droits humains, à soutenir Haïti pour aider à résoudre définitivement les problèmes de sécurité et de crise humanitaire, qui rongent cette république caribéenne depuis plusieurs années.
Gandy Thomas a lancé cet appel lors d’une réunion ordinaire du Conseil permanent de l’Oea, à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, le mercredi 20 mars 2024, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Les liens de solidarité devront nous guider pour accompagner les États et les gouvernements, notamment ceux qui connaissent des situations de fragilité. Ma délégation s’inscrit fondamentalement dans cette approche francophone pertinente et efficace, fondée sur le dialogue, la concertation et le soutien mutuel ».
En ce moment, Haïti a grandement besoin de cet élan de solidarité, souligne-t-il.
Depuis le jeudi 29 février 2024, les gangs armés, qui exigeaient la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, ont pillé et incendié plusieurs infrastructures publiques et privées à Port-au-Prince.
Depuis une semaine, l’est de la capitale d’Haïti est sous l’emprise de groupes de bandits armés, qui tuent, kidnappent des personnes et pillent des maisons.
Un agent de la police du nom d’Anel Noël a été abattu, en milieu de journée du mercredi 20 mars 2024, par des hommes armés au niveau de Delmas 72, a informé le Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha) sur son compte X.
L’ambassadeur Gandy Thomas a profité de la tribune de l’Oea pour évoquer la grave crise, qui sévit en Haïti avec la prolifération des gangs armés, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale.
Plus de la moitié des 362 mille personnes, chassées de leurs résidences par les gangs armés, sont des enfants, rapporte-t-il, citant l’Organisation internationales des migrations (Oim).
Des dizaines de milliers d’enfants en Haïti ne peuvent pas fréquenter l’école, en raison des violences des gangs armés, qui ont contraint de nombreuses familles à fuir leurs domiciles pour se réfugier dans des établissements scolaires.
D’août 2023 à février 2024, 44% de la population présente une insécurité alimentaire élevée et a besoin d’une assistance urgente pour combler les déficits de consommation, relève une étude de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa), citée par Gandy Thomas.
Les enfants et les autres groupes vulnérables demeurent les premières victimes de cette crise humanitaire aiguë, note l’ambassadeur ad intérim d’Haïti auprès de l’Oea, soulignant combien l’insécurité alimentaire a un grand impact sur les élèves.
Il signale aussi une aggravation de la situation des femmes vulnérables, en raison de cette crise sécuritaire.
Des actions étatiques ont été mises en œuvre, afin de renforcer l’accès des femmes au développement économique, à la santé et à la citoyenneté. Mais, ce fut en vain à cause des actions des bandits, qui sont venus déranger les travaux engagés pour garantir l’égalité des femmes et des hommes, regrette Gandy Thomas. [emb rc apr 21/03/2024 11:30]
Photo : capture d’écran
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