P-au-P, 14 mars 2024 [AlterPresse] --- Le sénat américain a voté, de manière expresse, ce jeudi 14 mars 2024, en faveur de la nomination de Dennis Bruce Hankins (né en 1959) comme nouvel ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Haïti, poste vacant depuis plusieurs années, rapporte le journal américain Miami Herald, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
La ratification de la nomination (depuis mai 2023 par Joe Biden) de Dennis Bruce Hankins intervient dans un contexte, où la république d’Haïti est confrontée, depuis plusieurs années, à une crise politique et sécuritaire sans précédent.
La présidence américaine estime « urgent » pour le diplomate Hankins de prendre ses fonctions, à un moment crucial pour Haïti, où les gangs armés ont envahi les commissariats de police et les prisons de la capitale, Port-au-Prince.
« C’est un moment critique pour nous assurer que nous avons un ambassadeur en place (…) Nous avons certainement besoin de sa présence de toute urgence », a déclaré, dans la presse, John Kirby, conseiller en communications pour la sécurité nationale du président Joseph Robinette (Joe) Biden, .
Kirby met en avant l’expérience du diplomate Hankins, qui sera, espère-t-il, un atout essentiel, signalant une augmentation de la violence dans la capitale, Port-au-Prince, ces derniers jours.
La dernière ambassadrice en poste à Port-au-Prince, Michele Jeanne Sison, est partie en octobre 2021, après avoir servi pendant trois ans (21 février 2018 - 9 octobre 2021) comme ambassadrice étasunienne en Haïti.
Depuis, le chargé d’affaires Eric Stromayer supervise la politique américaine en Haïti.
La majeure partie de la carrière diplomatique du nouvel ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Hankins, qui parle couramment le Français, ainsi que le Portugais et l’Indonésien, s’est concentrée sur l’Afrique (Soudan, Congo, Mali et Guinée).
Au cours de sa carrière, Hankins a été trois fois chef adjoint de mission au Soudan, en Mauritanie et au Mozambique, officier principal à Sao Paulo (Bresil) et consul général à Riyad (capitale et principal centre financier d’Arabie saoudite).
Son expérience en Afrique pourrait être bénéfique si le Kenya réussissait à déployer 1,000 de ses policiers en Haïti, ravagée par les gangs armés, dans le cadre d’une force de sécurité multinationale, considère le journal floridien Miami Herald.
Entre-temps, les États-Unis continuent de faire pression pour le déploiement d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, dirigée par le Kenya.
Lors d’une conversation au téléphone avec le secrétaire d’État américain Antony John Blinken, le président kényan William Ruto a promis le déploiement de 1,000 policiers dans le cadre de la Mmas, après la mise en place du Conseil présidentiel de transition en Haïti dont le processus est toujours en cours..
Le gouvernement du Kenya a décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre de cette mission, selon un haut responsable du Ministère kényan des affaires étrangères, cité par la presse internationale.
« Sans administration politique en Haïti, il n’y a pas de point d’ancrage, sur lequel un déploiement de la police puisse reposer. Le gouvernement [kényan] attendra donc l’installation d’une nouvelle autorité constitutionnelle en Haïti, avant de prendre d’autres décisions sur la question », affirme-t-il.
Le Ministère kényan des affaires étrangères évoque un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission du premier ministre de facto Ariel Henry.
Le premier ministre de facto, Ariel Henry, bloqué à Porto Rico depuis le mardi 5 mars 2024, n’a pas pu revenir en Haïti, à cause des attaques violentes de gangs armés à Port-au-Prince, qui réclament son départ.
Sous la pression américaine, Henry a été contraint d’annoncer sa démission, dans une vidéo pré-enregistrée publiée, sur les réseaux sociaux, tard dans la soirée du lundi 11 mars 2024.
Le gouvernement de facto restera en place jusqu’à l’installation d’un conseil présidentiel de transition et la nomination d’un nouveau premier ministre, a affirmé le premier ministre de facto, lançant un appel au calme.
L’annonce de la démission d’Ariel Henry a été aussi faite à Kingston, en Jamaïque, par Mohamed Irfaan Ali, président de Guyana et de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
« Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry », a déclaré le dirigeant caribéen, lors d’une conférence de presse, à l’issue de la réunion urgente organisée par la Caricom sur la crise haïtienne. [emb rc apr 14/03/2024 14:15]