P-au-P, 14 mars 2024 [AlterPresse] --- La situation demeure volatile, ce jeudi 14 mars 2024, dans la commune de Pétionville (périphérie est), après les rafales de tirs entendus dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 mars 2024, dans les quartiers de Belvil, Vivy-Michel et Torcelle, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Ce jeudi 14 mars 2024, les activités commerciales et de transports en commun fonctionnent, mais pas comme à l’ordinaire, pas seulement dans les quartiers de l’est de Port-au-Prince, mais aussi dans plusieurs autres quartiers dans la zone métropolitaine de la capitale.
La circulation automobile est réduite au niveau de la route de Frères, où se trouve l’Académie de police déjà attaquée à plusieurs reprises par les gangs armés.
Très inquiets, les résidentes et résidents se sont terrés chez eux pendant toute la soirée du mercredi 13 mars 2024, en raison des crépitements d’armes.
De fortes détonations ont été aussi signalées dans la zone de l’aéroport international de Port-au-Prince.
Un ralentissement est observé dans les activités commerciales, dans plusieurs autres quartiers du centre-ville de la capitale, Port-au-Prince, depuis les épisodes de violences des gangs armés enregistrés depuis le jeudi 29 février 2024.
Ces nouvelles tensions avec des tirs nourris, dont la cause demeure inconnue pour le moment, sont intervenues dans un contexte de processus de désignation de 7 personnalités et de deux autres observatrices, issues de différents secteurs, devant faire partie d’un Conseil présidentiel de transition, suite à la démission du premier ministre de facto Ariel Henry.
Leurs noms ont été acheminés, dans la soirée du mercredi 13 mars 2024, à la Communauté des Caraïbes (Caricom), qui joue le rôle de médiatrice dans la crise haïtienne.
Les membres votants devraient être issus des entités et secteurs suivants : Collectif 30 janvier 2023, Accord du 21 décembre 2022, Résistance démocratique/Engagés pour le développement (Red/Ede), Lavalas, Montana, Pitit Dessalines et secteur privé.
Jean-Charles Moïse, dirigeant du parti politique Pitit Desalin, a publiquement décliné, le 13 mars 2024, l’invitation à designer un représentant.
Le premier ministre de facto, Ariel Henry, bloqué à Porto Rico depuis le mardi 5 mars 2024, n’a pas pu revenir en Haïti, à cause des attaques violentes de gangs armés à Port-au-Prince, qui réclament son départ.
Sous la pression américaine, Henry a été contraint d’annoncer sa démission, dans une vidéo pré-enregistrée publiée, sur les réseaux sociaux, tard dans la soirée du lundi 11 mars 2024.
Le gouvernement de facto restera en place jusqu’à l’installation d’un conseil présidentiel de transition et la nomination d’un nouveau premier ministre, a affirmé le premier ministre de facto, lançant un appel au calme.
L’annonce de la démission d’Ariel Henry a été aussi faite à Kingston, en Jamaïque, par Mohamed Irfaan Ali, président de Guyana et de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
« Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry », a déclaré le dirigeant caribéen, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion urgente organisée par la Caricom sur la crise haïtienne. [emb rc apr 14/03/2024 12:10]