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Crise : Un pont aérien avec la République Dominicaine pour acheminer l’aide humanitaire à Haïti, annonce l’Onu

P-au-P, 14 mars 2024 [AlterPresse] --- Un pont aérien avec la République Dominicaine est en train d’être mis en place pour l’acheminement de l’aide humanitaire à Haïti, fait savoir l’Organisation des Nations unies (Onu), dans un communiqué de presse, le jeudi 13 mars 2024, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Ce pont aérien devrait assurer « la fluidité de l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’appui à Haïti, et faciliter les mouvements de notre personnel à l’intérieur et à l’extérieur du pays ».

L’Onu évoque les défis logistiques de plus en plus complexes, que représentent les déplacements depuis et vers Haïti, pour justifier cet établissement de pont aérien avec la République Dominicaine.

Avec des équipes en Haïti, l’Onu se dit prête à continuer à apporter son soutien au peuple haïtien, tout en affirmant reconfigurer sa présence sur le terrain.

Elle rappelle avoir autorisé la réinstallation temporaire, à l’extérieur d’Haïti, d’une partie du personnel recruté au niveau international, tandis que d’autres personnels de crise et humanitaires viendront renforcer sa présence dans le pays.

« La sécurité de notre personnel national et de leurs familles est une priorité. Nous explorons toutes les options pour soutenir notre personnel national, qui s’efforce de fournir une aide humanitaire vitale à la population d’Haïti dans des conditions extrêmement difficiles ».

L’Organisation des Nations unies (Onu) déclare continuer d’évaluer et d’examiner les mesures prises en fonction de l’évolution de la situation en Haïti.

1,4 million d’Haïtiennes et d’Haïtiens pourraient connaitre la famine si l’assistance humanitaire n’arrive pas à atteindre les personnes dans le besoin, prévient le Programme alimentaire mondial (Pam), dans une alerte.

« Haïti est l’une des crises alimentaires les plus graves au monde : 1,4 million d’Haïtiennes et d’Haïtiens sont à un pas de la famine. Cette crise est restée largement sans réponse », souligne le Pam.

Le directeur pays du Pam en Haïti, Jean-Martin Bauer, signale combien « un accès constant et sûr est nécessaire pour fournir une assistance aux personnes qui en ont besoin ».

Le Pam fait état d’« une crise alimentaire dévastatrice, qui sévit en Haïti, avec des opérations humanitaires risquant de s’arrêter, une insécurité généralisée limitant l’accès aux communautés et des financements qui se tarissent ».

Il demande de remédier à cette crise alimentaire en Haïti, qui pourrait compromettre les efforts visant à restaurer la sécurité.

Lors d’un point de presse, le jeudi 7 mars 2024, le porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Stéphane Dujarric, a déclaré que le service aérien humanitaire du Pam est immobilisé à l’aéroport international de Port-au-Prince, suite aux attaques répétées des bandes armées..

En raison de la criminalité, le Pam a été contraint de suspendre son service de transport maritime, qui est actuellement le seul moyen d’acheminer les vivres et les fournitures médicales des organisations humanitaires et de développement, depuis Port-au-Prince vers les autres départements géographiques du pays, a-t-il indiqué.

Depuis le dimanche 10 mars 2024, les personnels de différentes missions diplomatiques, comme les États-Unis d’Amérique dont l’armée a entamé, le dimanche 10 mars 2024, une opération pour sécuriser l’ambassade américaine en Haïti, l’Union européenne (Ue), l’Allemagne, la Suisse..., ont commencé à être évacués par hélicoptères d’Haïti, en raison de l’aggravation des violences et de la terreur des gangs armés.

Toutes mesures de sécurité doivent être accompagnées d’une réponse humanitaire tout aussi robuste, a estimé la directrice exécutive du Pam, l’Américaine Cindy McCain, reconnaissant l’importance de l’envoi d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti.

Le gouvernement du Kenya a décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, selon un haut responsable du Ministère kényan des affaires étrangères, cité par la presse internationale.

« Sans administration politique en Haïti, il n’y a pas de point d’ancrage, sur lequel un déploiement de la police puisse reposer. Le gouvernement [kényan] attendra donc l’installation d’une nouvelle autorité constitutionnelle en Haïti, avant de prendre d’autres décisions sur la question », affirme-t-il.

Le Ministère kényan des affaires étrangères évoque un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission du premier ministre de facto Ariel Henry. [emb rc apr 14/03/2024 11:10]

Photo : OIM