P-au-P, 11 mars 2024 [AlterPresse] --- « À la demande du Département d’État des États-Unis d’Amérique, l’armée américaine a mené une opération dans le but de renforcer la sécurité de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince », informe l’Ambassade étasunienne en Haïti, dans un communiqué en date du lundi 11 mars 2024 transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’opération vise à permettre la poursuite des opérations de la mission diplomatique et faciliter le départ du personnel non essentiel.
Le transport aérien de ces personnes, vers et depuis l’ambassade, est conforme à la pratique habituelle de renforcement de la sécurité des ambassades américaines à travers le monde, souligne l’ambassade des États-Unis en Haïti.
Aucun Haïtien n’était à bord de l’avion militaire, rassure-t-elle.
« L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince reste ouverte. L’augmentation de la violence des gangs dans le voisinage de l’ambassade américaine et de l’aéroport a conduit le Département d’État à prendre des dispositions pour le départ d’autres membres du personnel de l’ambassade. Tous ceux qui arrivent et ceux qui partent travaillent pour le gouvernement américain », lit-on sur le compte X de l’ambassade étasunienne.
L’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti déclare être « concentrée sur l’avancement des efforts du gouvernement américain pour soutenir le peuple haïtien, incluant notamment la mobilisation d’un soutien à la Police nationale d’Haïti (Pnh), l’accélération du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) autorisée par les Nations unies et l’accélération d’une transition pacifique du pouvoir par le biais d’élections libres et équitables ».
Comme annoncé en septembre 2023, le gouvernement des États-Unis réitère son engagement à fournir un soutien robuste à la Mmas, notamment une aide à la planification, un partage d’informations, un transport aérien, des communications et un soutien médical.
Ayant été approuvé le lundi 2 octobre 2023, par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le déploiement de la Mmas en Haïti, non financée par les Nations unies, tarde encore, malgré la signature récente d’un accord de réciprocité entre le gouvernement de facto et celui du Kenya.
Le Kenya a accepté de fournir des troupes à la mission, en attendant l’octroi de 200 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes), promis pour le déploiement de la Mmas.
Jusqu’à présent, le Congrès américain n’a donné aucun feu vert pour l’allocation de 100 millions de dollars, soit la moitié de la contribution promise par le gouvernement américain.
Une réunion d’urgence a été convoquée par la Communauté des Caraïbes (Caricom) pour ce lundi 11 mars 2024, à Kingston, Jamaïque, sur la crise haïtienne, en vue de trouver une entente entre les acteurs haïtiens.
La crise haïtienne s’aggrave continuellement depuis le jeudi 29 février 2024, avec une violente offensive coordonnée des gangs armés à la capitale Port-au-Prince.
A cette réunion, la Caricom a convié des représentants des États-Unis d’Amérique, de la France, du Canada et de l’Organisation des Nations unies (Onu), pour discuter de la transition en Haïti, afin de favoriser la restauration des institutions démocratiques le plus rapidement possible, selon des sources diplomatiques concordantes.
Elle se dit consciente de la nécessité urgente de parvenir à un consensus. [emb rc apr 11/03/2024 14:00]
Photo : archives 2010