P-au-P., 07 mars 2024 [AlterPresse] --- La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) estime urgent de prendre de mesures efficaces, pour renforcer les mécanismes de sécurité et assurer la sécurité de toutes les citoyennes et detous les citoyens en Haïti, dans un communiqué en date du jeudi 7 mars 2024, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Elle invite la communauté internationale à accorder une attention et une assistance immédiates à Haïti, dans ce contexte de crise humanitaire.
La Cidh en profite pour condamner l’escalade de la violence, les attaques meurtrières de groupes armés contre des postes de police et des prisons, et l’évasion de plus de 3m500 détenus du Pénitencier national de Port-au-Prince au cours du week-end dernier.
Le couvre-feu, imposé le dimanche 3 mars 2024, pour tenter de reprendre le contrôle de la situation face à une offensive continue des gangs sur la capitale, Port-au-Prince, a été prolongé, ce 7 mars 2024, par le gouvernement de facto, indique un communiqué officiel.
Le couvre-feu s’étend du jeudi 7 au dimanche 10 mars 2024, de huit heures du soir (8:00 pm = 1:00 gmt le lendemain) à cinq heures du matin (10:00 gmt). Il s’inscrit dans le cadre de l’État d’urgence, décrété à partir du 7 mars, jusqu’au 3 avril 2024, sur tout le département de l’Ouest, où sont concentrés les assauts des gangs armés.
Ces dispositions renouvellent celles adoptées le week-end écoulé, après les attaques par les gangs des deux plus grandes prisons du pays, à Port-au-Prince et Croix-des-Bouquets (périphérie nord), lesquelles ayant permis la fuite de milliers de prisonniers.
La Cidh déclare exhorter la communauté internationale « à rechercher et/ou à promouvoir des solutions globales et durables à la crise, à travers un processus de dialogue pacifique et inclusif, des élections libres et équitables et le renforcement des mécanismes de sécurité ».
« Ces solutions doivent intégrer la protection des droits humains dans une perspective de genre et d’intersectionnalité, le renforcement des institutions démocratiques, la consolidation des institutions chargées de la sécurité des citoyennes et citoyens et le rétablissement de la confiance des citoyennes et citoyens dans les institutions publiques », ajoute-t-elle.
Compte tenu des défis à relever, des mécanismes d’assistance, y compris par la mise en œuvre immédiate de la résolution N° 2699 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), qui établit la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, doivent être mis en œuvre par la communauté internationale, en particulier par les États de la région.
De tels mécanismes devraient adopter des mesures, qui incarnent concrètement les principes des droits humains, de la solidarité et de la coopération.
La Cidh demande à la communauté internationale, en étroite collaboration avec les représentants de l’État haïtien et de la société civile, de donner la priorité à la mise en place, au renforcement et au soutien des capacités institutionnelles, des réseaux de la société civile et des politiques publiques.
Aucun consensus n’a encore été trouvé entre le gouvernement de facto d’Ariel Henry et les parties prenantes respectives de l’opposition, du secteur privé, de la société civile et des organisations religieuses, pour parvenir à une solution de la crise, a indiqué le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom), Dr. Mohamed Irfaan Ali, dans une déclaration en date du mercredi 6 mars 2024.
Jusqu’à présent, Ariel Henry est contraint de rester à l’étranger, suite à l’exacerbation, ces derniers jours, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, des violences des gangs armés, qui empêchent son retour en Haïti. [emb rc apr 07/03/2024 17:40]