P-au-P, 05 mars 2024 [AlterPresse] --- Le premier ministre de facto haïtien, Ariel Henry, en voyage à l’étranger, éprouve des difficultés à pouvoir rejoindre Port-au-Prince et se trouve, ce mardi 5 mars 2024, à Porto-Rico, après avoir tenté en vain de transiter par la République Dominicaine voisine d’Haïti, selon des informations dont a pris connaissance AlterPresse.
Un avion privé, à bord duquel se trouvait Ariel Henry, n’a pas pu atterrir en République Dominicaine. Il a été obligé de changer de cap vers Porto Rico.
Après ses déplacements dans les Caraïbes et en Afrique, depuis la semaine dernière, Ariel Henry devait revenir en Haïti en ce début de semaine.
Mais, à cause de la brusque accélération de la crise, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols sur Haïti.
Le gouvernement s’est gardé de communiquer la moindre information sur l’itinéraire suivi par Ariel Henry.
Selon des sources citées par la presse dominicaine, Henry aurait quitté l’aéroport de Teterboro, dans le New Jersey (États-Unis d’Amérique) pour la République Dominicaine. Mais, en plein vol, l’appareil n’aurait pas été autorisé à entrer dans l’espace aérien dominicain, ni à atterrir dans un aéroport du pays.
La porte-parole de la Fortaleza, le siège de l’exécutif portoricain, Sheila Angleró, a confirmé à l’agence espagnole EFE que l’avion d’Ariel Henry a bien atterri, mardi 5 mars 2024, à l’aéroport international Luis Muñoz Marín, mais n’a pas donné plus de détails sur les raisons de son arrivée sur l’île.
Une brusque accélération de la crise s’est produite en l’absence du premier ministre de facto. Lui qui s’était précisément rendu en Guyana au dernier sommet de la Communauté des pays des Caraïbes (Caricom), où on a appris qu’il s’est engagé à organiser des élections d’ici août 2025.
Lors de sa visite quelques jours plus tard au Kenya, Ariel Henry a finalisé un accord de coopération en matière de police et de sécurité pour permettre le déploiement d’une force multinationale armée, dirigée par le Kenya en Haïti.
Entre-temps, les gangs armés coalisés ont fait monter la pression pour exiger ouvertement la démission du premier ministre de facto, largement impopulaire en Haïti.
Les gangs ont exercé beaucoup de violences contre la population, contrainte de fuir plusieurs quartiers devenus de plus en plus dangereux. Au moins une dizaine de personnes ont été tuées, selon certains décomptes.
Les gangs armés ont attaqué des institutions publiques et privées, dont les deux plus grandes prisons du pays, et fait fuir des milliers de détenus. Des assauts ont également été enregistrés contre l’Académie de police, plusieurs commissariats, sous-commissariats et stations de la police.
De même, les gangs armés ont organisé des pillages de nombreux commerces et bureaux publics. [apr 05/03/2024 19:00]