P-au-P, 03 mars 2024 [AlterPresse] --- Le gouvernement de facto vient de décider, dans la soirée du dimanche 3 mars 2024, un « État d’urgence » et un « couvre-feu sur toute l’étendue du département de l’Ouest », dans un communiqué publié sur la page Facebook du Bureau du premier inistre de facto et sur le site du Ministère de la communication et de la culture, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Sans indiquer ce que la population devrait entendre par « État d’urgence », le communiqué fait état d’ « un couvre-feu sur tout ce territoire entre six heures du soir et cinq heures du matin, les lundi 4, mardi 5, mercredi 6 et ce dimanche 3 mars 2024 de huit heures du soir à cinq heures du matin ».
« Cette mesure ne s’applique pas aux agents de la force publique en service, aux pompiers, ambulanciers, aux personnels de santé et journalistes dûment identifiés ».
L’objectif recherché avec l’« État d’urgence » et le « couvre-feu » serait « de rétablir l’ordre et de prendre les mesures appropriées aux fins de reprendre le contrôle de la situation ».
Le gouvernement de facto, endossé par le titulaire de facto de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, assumant le role de premier ministre de facto ad interim, justifie ses dispositions par « la dégradation sécuritaire, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents perpétrés par les gangs armés, provoquant des déplacements massifs de population et consistant notamment en des enlèvements et assassinats de paisibles citoyens, des violences exercées sur des femmes et des enfants, des saccages et vols de biens publics et privés ».
Le gouvernement de facto dit « avoir tenu compte des attaques, perpétrées dans la nuit du (samedi) 2 mars 2024 par des bandes armées contre les deux plus grands centres pénitentiaires du pays, soit à la Capitale et à la Croix des Bouquets, causant des morts et des blessés dans les rangs de la Police et du personnel pénitentiaire, l’évasion de prisonniers dangereux et la vandalisation de ces lieux ».
C’est la première fois, depuis son installation le 20 juillet 2021, il y a plus de 31 mois, à la suite d’un tweet de la communauté internationale, que le gouvernement de facto évoque la perpetration d’ « actes criminels de plus en plus violents perpétrés par les gangs armés, provoquant des déplacements massifs de population et consistant notamment en des enlèvements et assassinats de paisibles citoyens, des violences exercées sur des femmes et des enfants, des saccages et vols de biens publics et privés ».
Depuis juillet 2021, le gouvernement de facto n’a pipe mot ni priss des dispositions après des dizaines de massacres perpétrées par les gangs armés, comme les attaques de gangs armés à Source Matelas (au nord de Port-au-Prince), à Carrefour Feuilles, à la Plaine du Cul-de-sac, à Mariani, à Croix-des-Bouquets, à Cité Soleil, dans le département de l’Artibonite, sur différentes routes nationales ,,,
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