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Crise : Un plan de réponses pour assister 3,6 millions de personnes en 2024 en Haïti

« Aller à l’école, à l’hôpital ou au marché, cultiver son champ ou se procurer de l’eau potable sont devenus des épreuves pour des millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens. Car, franchir le seuil de sa maison, c’est risquer de mourir sous les balles, d’être kidnappé par les gangs armés ou de subir des violences inimaginables comme des viols collectifs »

« La spirale de la violence a profondément perturbé toutes les activités socio-économiques et la libre circulation des personnes et des biens, affectant notamment la capitale Port-au-Prince. Les attaques par des gangs armés contre les hôpitaux, les écoles, les aires de jeux, les marchés et les transports ont atteint un niveau alarmant »

P-au-P., 28 février 2024 [AlterPresse] --- A travers le Ministère de la planification et la coopération externe (Mpce), le gouvernement de facto en Haïti et la communauté humanitaire ont annoncé, le mardi 27 février 2024, un plan de réponses humanitaires d’un montant de 674 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 140.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui), devant bénéficier à 3,6 millions de personnes dans le besoin.

La coordinatrice résidente et humanitaire en Haïti, Ulrika Richardson, salue l’importance de l’aide humanitaire pour sauver des vies et réduire les souffrances, indique un communiqué de presse conjoint du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) et du gouvernement de facto dont a pris connaissance l’agence en ligne.

Ulrika Richardson invite à « continuer à investir de manière déterminée et soutenue, et à travailler ensemble pour trouver des solutions dignes et durables aux problèmes structurels, qui entravent le quotidien du peuple haïtien ».

« Haïti a besoin de solidarité à ce moment si crucial ».

« Aller à l’école, à l’hôpital ou au marché, cultiver son champ ou se procurer de l’eau potable sont devenus des épreuves pour des millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens. Car, franchir le seuil de sa maison, c’est risquer de mourir sous les balles, d’être kidnappé par les gangs armés ou de subir des violences inimaginables comme des viols collectifs », relève Ulrika Richardson.

Le plan de réponses humanitaires pour Haïti survient dans un contexte, marqué par une grave crise de protection pour des millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens, qui continuent d’être victimes d’assassinats et d’actes de kidnapping.

Les violences armées ont contraint plus de 314 mille personnes à se déplacer dont plus de 60% en 2023.

Les enfants constituent près de 55% de la population déplacée, précisent les protagonistes humanitaires.

« La spirale de la violence a profondément perturbé toutes les activités socio-économiques et la libre circulation des personnes et des biens, affectant notamment la capitale Port-au-Prince. Les attaques par des gangs armés contre les hôpitaux, les écoles, les aires de jeux, les marchés et les transports ont atteint un niveau alarmant ».

Le titulaire de facto du Ministère de la planification et de la coopération externe, Ricard Pierre, appelle à une synergie d’actions entre toutes les institutions internationales et organisations locales, en vue de permettre une solution harmonieuse et durable de la crise.

Tous les secteurs de l’action humanitaire devraient également « maintenir le cap, en vue d’aider la population haïtienne à sortir pour de bon de cette situation catastrophique ».

Le Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations Unies a réclamé, le jeudi 15 février 2024, « un accès sans entraves pour les agences humanitaires et à la libre circulation des produits alimentaires, afin d’éviter que des niveaux de faim déjà désastreux deviennent catastrophiques ».

Le Pam a évoqué un contexte, marqué par des attaques soutenues contre des civils par des groupes armés, l’augmentation des déplacements et de troubles civils en Haïti.

Il a souligné comment il n’a pas été en mesure de livrer des rations à 56,000 personnes dans le quartier pauvre de Cité Soleil (nord de la capitale, Port-au-Prince), ni de la nourriture aux cuisines centrales fournissant des repas aux personnes récemment déplacées. [emb rc apr 28/02/2024 11:30]

Photo : Page Facebook du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce)