P-au-P, 08 août 05 [AlterPresse] --- Le Secrétaire général du Conseil Electoral Provisoire, (CEP) Rosemond Pradel, a renouvelé le 4 août l’engagement de l’institution électorale d’organiser des élections dans le pays d’ici à la fin de l’année, quel que soit le nombre d’électeurs et d’électrices inscrits, en vue de respecter l’échéance constitutionnelle du 7 février pour la transmission du pouvoir à un président élu.
« Le 9 août, la liste électorale est supposée être fermée et si on s’en tient à l’article 50 du décret électoral, cette liste doit être fermée 60 jours avant la première assemblée électorale. D’ici au 9 août, on aura peut être, 1.7 ou 1.8 million d’inscrits et on sera bien obligé de réaliser les élections », a indiqué Rosemond Pradel qui participait au Forum Libre du Jeudi du Centre Pétion Bolivar.
Le Secrétaire général de l’institution électorale a indiqué que le « CEP est en train de réfléchir avec les partis politiques pour voir comment bouger une date à l’intérieur du calendrier afin de calmer certaines appréhensions quant à la réalisation de ces élections dans le cadre, a-t-il dit, du respect de la constitution de 1987.
« Les éléments de la constitution, c’est-à -dire, les dates magiques, il y en a deux : c’est le 7 février, et ensuite le deuxième lundi du mois de janvier considéré dans la constitution comme date de la rentrée parlementaire ; c’est pour cette raison que nous sommes en train de faire certains aménagements » pour pouvoir respecter les objectifs fixés.
Toutefois, Pradel n’a pas écarté la « possibilité d’étendre l’opération d’inscription électorale jusqu’au mois d’octobre ou à la fin du mois de septembre suivant les besoins », si le premier ministre Gérard Latortue, à qui une demande de modification de l’article 50 du décret électoral, a été faite.
Entre temps, le processus d’enregistrement se poursuit. Plus de trois mois après l’ouverture des inscriptions, 1.5 millions de personnes sont déjà inscrites, 412 centres d’enregistrement sur les 424 prévus, sont déjà installés. Rosemond Pradel a souligné que le délai prévu pour la fermeture de la liste électorale (9 août) ne permettra pas d’arriver à 4.5 millions d’électeurs et d’électrices, nombre qualifié de « chiffre tout à fait utopique ».
« Dans aucun pays du monde, a-t-il lâché, et même dans les pays où il y a un engouement pour les élections, on ne pourra pas faire participer 100% de la population en âge de voter ».
Selon le conseiller Pradel, les élections de 2005 dont le coût total est estimé à 60 millions de dollars ne doivent pas être considérées comme une simple opération ou un rendez-vous constitutionnel où on aura à réaliser une compétition pour pourvoir des postes au niveau de l’administration publique.
Ces élections, a-t-il poursuivi, doivent être un « carrefour » où les hommes politiques, la classe politique, les institutions de ce pays s’engagent à donner un nouveau visage et prendre un nouveau départ, avec la constitution d’un patrimoine électoral, composé d’une liste électorale fiable.
Le secrétaire général du CEP a rappelé que l’histoire récente des élections en Haïti a toujours donné un résultat très mitigé. Les sept processus électoraux organisés de 1987 à 2000, a-t-il précisé, sont des élections frauduleuses. Seules les élections de 1990 ont été « moyennement acceptables », a-t-il estimé.
« Les élections en Haïti, au lieu de contribuer à faire avancer le pays, ne font qu’attiser la division, consacrer la corruption dans la gouvernance et enfin augmenter l’instabilité dans le pays », a martelé Rosemond Pradel.
Le responsable du CEP a de plus fait mention de la présence sur le terrain d’une compagnie ayant pour tache de faire l’analyse des empreintes. Cette opération sera indispensable pour l’émission des cartes. « Tant que les empreintes ne sont pas analysées, c’est-à -dire, tant que la liste ne soit pas épurée, on est dans l’impossibilité de fabriquer les cartes d’identification nationale », a-t-il fait remarquer.
Le processus a battu un record de 208 personnes inscrites par machine dans les grandes villes d’Haïti lors de la journée nationale de sensibilisation des électeurs et électrices le 24 juillet dernier. Cependant, Rosemond Pradel a fait état d’une faiblesse de performance au niveau des communes et des sections communales qui ne permet pas de s’attendre à une moyenne nationale intéressante de 100 personnes par machine et par jour.
D’aucuns pensent que ces élections ne peuvent se dérouler normalement aux dates prévues tenant compte du retard enregistré dans le calendrier électoral et du climat d’insécurité qui sévit à la capitale haïtienne.
Rosemond Pradel a une fois de plus donné la garantie de réaliser ces compétitions avec l’aide militaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti et la détermination des autorités en place à sortir le pays de « cette dépendance internationale en matière électorale ». [do apr 08/08/05 10:20]