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Les mouvements de femmes dénoncent les brutalités de militants lavalas contre des écolières

P-au-P., 27 nov. 02 [AlterPresse] --- Le Comité de la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes s’élève contre les militants et les autorités lavalas pour des brutalités commises le 25 novembre contre des jeunes écolières à Petit-Goave (Ouest).

"Après s’en être pris aux élèves qui manifestaient leur refus d’un pouvoir corrompu et emporté par la folie tyrannique, un groupe de vilains hargneux s’est tout particulièrement attaché à agresser des écolières", s’indigne le Comité, dans un communiqué transmis ce 27 novembre à AlterPresse.

Cette entité, qui regroupe des représentantes de 9 organisations et institutions impliquées dans le mouvement des femmes, explique que les agresseurs "ont arraché les uniformes des jeunes filles ainsi que leurs sous-vêtements". Bien qu’elles aient été brutalement dévêtues, ces filles ont montré combien leur dignité les habillait superbement, poursuit le communiqué.

Le Comité salue cependant le courage des jeunes victimes qui "n’ont pas hésité à dénoncer les violences subies".

"Honte à Lavalasse qui ne peut se retenir, même l’espace d’un 25 novembre, d’agresser ouvertement les femmes", s’exclame le Comité. Le 25 novembre est la journée internationale contre la violence exercée contre les femmes

Par la même occasion, les mouvements de femmes condamnent aussi l’attitude de la Directrice Générale du Ministère à la Condition Féminine, Marie Carmel Austin, qui s’est exprimée le 25 novembre dans les médias sans s’élever "contre les viols massifs des femmes de Cité Soleil et de Martissant".

Le Comité rejette les arguments avancés par Marie Carmel Austin selon lesquels, "la léthargie de son Ministère" s’expliquerait par une "absence de moyen". "Quel moyen faut-il pour dénoncer fermement et réclamer justice pour les jeunes filles violentées à Petit-Goâve ?", conclut le communiqué.

Les derniers incidents, dont ont été victimes les écolières, se sont produits dans un contexte d’agitation socio-politique où les partisans du pouvoir ont à plusieurs reprises violemment dispersé à Petit-Goave des manifestations anti-gouvernementales, avec la participation de nombreux élèves.

Durant les deux dernières semaines la tension ne s’est globalement pas relâchée avec des actions quotidiennes contre le pouvoir lavalas, que tentent de contrecarrer les partisans du gouvernement. A part Petit-Goave, ces mouvements ont notamment touché la Capitale, Port-au-Prince (Ouest), la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien (Nord), la ville des Gonaives (Artibonite - Centre). [gp apr 27/11/02 21:29]