P-au-P., 20 février 2024 [AlterPresse] --- Plusieurs hôpitaux ne peuvent plus effectuer leurs opérations à cause de la violence des gangs armés depuis octobre 2023, relève le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en Haïti (Ocha), dans un rapport dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’hôpital de Chancerelles, la Clinique Méthodiste et le Medical Center à La Saline figurent parmi les infrastructures ne pouvant plus opérer à cause de cette violence des gangs armés, signale Ocha
Cette situation affecte sévèrement les enfants et femmes enceintes, alerte Ocha, dans ce document relatif à l’impact des violences armées dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
En janvier 2024, au moins 71 civils ont été tués et 87 autres blessés à la Saline.
L’hôpital Fontaine de Cité Soleil a été contraint de suspendre certains services, alors que l’hôpital Bennett (La Saline) est occupé par des gangs.
De plus, les services médicaux sont confrontés à des perturbations, se limitant principalement aux soins d’urgence.
15 écoles, dont le lycée La Saline et l’école les Papillons, sont actuellement fermées.
« Au moins 290,000 enfants, sur les 420,000 ciblés, ont été privés de repas scolaires, en raison de la fermeture des écoles ou de l’incapacité du Programme alimentaire mondial (Pam) à accéder à ces établissements à travers Port-au-Prince », indique Ocha.
Dans un communiqué en date du jeudi 15 février 2024, le Programme alimentaire mondial (Pam) de l’organisation des Nations unies (Onu) appelle à un accès humanitaire sans entrave et à la libre circulation des produits alimentaires pour éviter des niveaux de faim catastrophiques en Haïti.
Le Pam a lancé cet appel dans un contexte, marqué par une intensification des attaques perpétrées par des groupes armés contre des civils et une augmentation des déplacements de population et de troubles civils dans le pays.
Le nombre de personnes déplacées durant ces deux premières semaines, qui est évalué à près de 10 mille, porte à près de 20 mille le nombre de personnes déplacées depuis le début de l’année 2024, selon l’Organisation Internationale pour les migrations (Oim).
A cause de la récente recrudescence de la violence des gangs armés, le Pam déclare avoir été incapable d’aider plus de 370 mille Haïtiennes et Haïtiens, parmi les plus touchés par l’insécurité alimentaire depuis début février 2024.
Actuellement, 44 pour cent des Haïtiennes et Haïtiens, qui sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, ont du mal à nourrir leur famille, insiste le Pam. [emb rc apr 20/02/2024 10:30]