P-au-P, 08 août 05 [AlterPresse] --- Le Sociologue haïtien Laà« nnec Hurbon s’est interrogé le 4 août écoulé sur des tractations qu’entreprendraient la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour assurer la participation de Fanmi Lavalas, le parti de l’ex président Jean Bertrand Aristide, au processus électoral.
Le délai d’inscription des partis politiques, fixé auparavant au 23 juillet, a été reporté à ce 8 août. L’ancien sénateur Gérald Gilles a fait savoir que Fanmi Lavalas s’apprêtait à s’inscrire ce 8 août.
Selon le professeur Hurbon, l’argent dont dispose le parti Lavalas, considéré, selon lui, comme une association de malfaiteurs, vient du trésor public.
« Personne ne peut dire que les gangs armés » opérant dans le pays « ne sont pas de ce secteur et comment la MINUSTAH peut-elle être enthousiaste à demander que ce parti aille aux élections », s’est demandé Laenec Hurbon lors d’une conférence à Port-au-Prince autour de la question électorale.
Laenec Hurbon a indiqué que c’est le secteur lavalas qui a réalisé l’ « Opération Bagdad », mouvement de représailles déclenché depuis le 30 septembre 2004 par des bandes armées dans plusieurs quartiers populaires de la capitale.
Le sociologue haïtien pense que la présence de cette formation politique dans la course électorale pourrait contribuer à décrédibiliser les élections. Pour Laà« nnec Hurbon, la question de sécurité serait à la base de cette volonté manifeste de la part de la mission onusienne.
« La participation de Lavalas n’est pas exigée », a rétorqué Gerardo Le Chevallier, expert international en matière électorale.
Selon le salvadorien, les circonstances du processus sont suffisamment inclusives pour que Lavalas participe aux élections prévues pour la fin de l’année. « Si Lavalas ne veut pas participer, c’est leur droit, on ne peut pas exiger leur participation », a lâché Le Chevallier, indiquant qu’une décision apparemment venue de l’Afrique du Sud et réaffirmée à Miami a fait état de la non participation de Lavalas au processus électoral.
La première tranche des élections séquentielles aura lieu le 9 octobre prochain sur tout le territoire haïtien.
Cependant, la capitale haïtienne continue de connaître des jours difficiles. Des quartiers populaires, comme Solino, Bel Air, Cité Soleil, sont toujours sous le contrôle de bandes armées.
Une large frange de la population des zones volatiles n’a pas accès à un centre d’enregistrement en vue de s’inscrire sur les registres électoraux. Un bureau d’enregistrement a été installé la semaine dernière à Fort National, dans les parages du Bel Air. [do gp apr 08/08/05 09:30]