P-au-P., 13 février 2024 [AlterPresse] --- 2,686 personnes, soit 629 ménages, ont été contraintes à se déplacer dans les communes de Carrefour (sud de la capitale, Port-au-Prince), Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), avec les attaques de gangs armés, perpétrées du lundi 5 février au dimanche 11 février 2024, a dénombré l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), dans un bulletin dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Plusieurs quartiers dans les communes précitées ont commencé, depuis le 5 février 2024, à subir les assauts des gangs armés.
1,819 personnes déplacées ont été dénombrées à la suite d’attaques dans la commune de Carrefour et 867 à la suite de celles dans des quartiers limitrophes des communes de Cité Soleil et Tabarre, précise l’Oim.
La majorité des personnes déplacées, soit 94%, se sont réfugiées dans des familles d’accueil et 6% dans deux sites.
100 personnes déplacées sont venues s’établir sur la place Clercine, dans la commune de Tabarre, qui existait déjà avant ces incidents, augmentant le nombre à 480 personnes.
En effet, 380 personnes étaient déjà hébergées sur la place Clercine.
Par ailleurs, 54 personnes se sont réfugiées dans un site, nouvellement créé dans l’école Ramoth de Marin dans la commune de Croix-Des-Bouquets, rapporte l’Oim.
Des affrontements armés ont éclaté depuis plusieurs jours entre gangs rivaux, dans la plaine du Cul-de-Sac, dans les zones de Terre noire et de Blanchard, dans la commune de Cité Soleil (nord de la capitale, Port-au-Prince).
Plusieurs champs de canne totalisant 8 hectares ont été incendiés, contraignant la société du Rhum Barbancourt S.A. à suspendre ses activités publiques.
Cet incendie n’a pas affecté la production Rhum Barbancourt S.A., rassure la société du Rhum Barbancourt S.A., dans une note en date du dimanche 11 février 2024.
Elle affirme avoir annoncé, par précaution, la suspension de ses activités publiques aux profits des communautés avoisinantes, dont, entre autres, la distribution d’eau traitée gratuite, le centre de soins médicaux gratuits, l’utilisation d’aires de jeux, terrains de football et de basketball.
Les habitantes et habitants de Rivière Froide, 11e section communale de Carrefour, ont été contraints, ces derniers jours, d’abandonner leurs domiciles à cause des assauts violents de gangs armés dans la zone.
Auparavant, ce sont plusieurs milliers de familles dans les quartiers de Solino (centre-ville de Port-au-Prince), Carrefour-Feuilles (banlieue sud-est), Mariani (au sud) qui ont fui leurs maisons, avec les assauts des gangs armés qui tentent d’élargir leurs territoires.
Les actes de brutalités se sont révélés accrus dans plus de la moitié des vagues de déplacements forcés de plus de 310 mille personnes en 2023 en Haïti, a relevé l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans une évaluation des déplacements internes.
La plupart des personnes déplacées, à cause de la terreur des gangs armés en 2023 en Haïti, sont des femmes et des enfants, a signalé l’Oim.
Au cours de l’année 2023, plus de 8,400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, a souligné le Bureau intégré des Natios unies en Haïti (Binuh).
Il y a eu des violences sexuelles systématiques des gangs armés sur le territoire national.
« Les multiples crises prolongées ont atteint un stade critique en Haïti », a indiqué la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne María Isabel Salvador, lors d’une séance d’information sur Haïti, le jeudi 25 janvier 2024, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu).
Plus de 5,000 personnes ont été tuées, dans les violences des gangs armés qui ravagent Haïti, a fait savoir le secrétaire général de l’Onu, le Portugais Antonio Guterres, dans un rapport publié le mardi 23 janvier 2024. [emb rc apr 13/02/2024 10:50]
Photo : Organisation internationale pour les migrations (Oim)