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Haïti-Protestations sociales : Timide reprise des activités à Port-au-Prince, dans un contexte encore fragile

P-au-P., 09 février 2024 [AlterPresse] --- Dans un contexte encore délétère, les activités commerciales tendent à reprendre timidement leur cours normal dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, observe l’agence en ligne AlterPresse.

A part les activités scolaires, qui demeurent complètement paralysées depuis 3 semaines, le commerce formel (stations de distribution de produits petroliers, banques, magasins) et informel commence à fonctionner timidement.

Les policiers nationaux, habituellement cantonnés en divers points stratégiques sur la route de l’avenue Martin King, communement appelee Nazon, n’ont pas été remarqués dans la matinée du vendredi 9 février 2024.

Mais, une patrouille policière sillonne la zone de temps à autre.

Les activités des transports publics reprennent progressivement sur plusieurs artères, notamment à Delmas où deux patrouilles circulant sans plaque d’immatriculation ont été vues.

La circulation est plus ou moins fluide sur la route de l’Aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince.

Des tirs d’armes à feu sporadiques continuent d’être entendus dans plusieurs quartiers de Cite-Soleil, comme à Drouillard, sur la route nationale No. 1.

Des citoyennes et citoyens, qui résident dans des zones proches des affrontements de gangs armés rivaux, expriment de vives inquiétudes face à d’eventuelles balles perdues, qui pourraient les atteindre.

L’ambassade du Canada en Haïti annonce sa fermeture aux visiteuses et visiteurs le vendre 9 février 2024.

« Les opérations se poursuivent, mais tous les rendez-vous en personne sont annulés »

Port-au-Prince et plusieurs autres villes en provinces ont été le théâtre de tueries, de violences et de scènes de pillage durant les dernieres journées de mobilisations intensives pour exiger le départ du premier ministre de facto Ariel Henry.

Des mouvements de protestations populaires, enclenchés depuis plusieurs semaines à travers Haïti contre le pouvoir de facto en place, ont paralysé, jusqu’au jeudi 8 février 2024, l’ensemble des activités scolaires et commerciales sur le territoire national.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en Haïti (Ocha) déplore les graves impacts des dernières mobilisations antigouvernementales, accompagnées de troubles et violences populaires, sur la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire et les transports, dans la capitale, Port-au-Prince, et différentes villes en province, dans un rapport.

« Une transition ne peut pas déboucher sur une autre transition », s’obstine mordicus le premier ministre de facto Ariel Henry, dans une adresse à la nation, diffusée tôt le jeudi 8 février 2024, dans ce contexte de troubles.

Une position assimilée à une déclaration de guerre contre les forces vives en Haïti, par différents secteurs, qui pointent la volonté dictatoriale de ce gouvernement de facto, caractérisé par une absence flagrante de résultats et un niveau de plus en plus élevé de criminalité et de terreur en toute impunité des gangs armés, durant 30 mois de gestion calamiteuse après son installation le 20 juillet 2021 consécutive à un tweet de la communauté internationale.

Le sang et les larmes ont assez coulé, déclarent les Évêques catholiques romains en Haïti, exhortant le premier ministre de facto Ariel Henry « à se rendre compte de la gravité de la situation actuelle et à prendre une décision sage pour le bien de toute la Nation, qui est sérieusement menacée dans ses fondements mêmes ». [emb rc apr 09/02/2024 10:35]