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Ayiti : Ki sa pou n fè : revolisyon - QUE FAIRE : RÉVOLUTION

Par Leslie Péan*

Soumis à AlterPresse le 6 février 2024

Nous reproduisons en caractères gras des paroles d’une chanson du groupe Atis Indépandan de la décennie 70. Ki sa pou n fè – QUE FAIRE - donnait le ton à l’émission du dimanche matin « L’Heure haïtienne », à la radio WKCR de Columbia University à Manhattan.

Jou ap pase Haïti ap fè bak.
Le soutien sans failles du gouvernement américain et de la France à leurs supplétifs du gouvernement d’Ariel Henry a ouvert les yeux d’une nouvelle génération qui multiplie ses manifestations. Le pouvoir absolu pour promouvoir l’enrichissement personnel de ses membres porte en lui les germes de sa propre destruction.

Jaden seche ti moun ape mouri grangou.
À l’heure de la contestation inlassable et générale, tout comme Monseigneur Pierre André Dumas appelle à sonner les cloches de toutes les églises dans le département des Nippes, sonnons à toutes volées les cloches de la diaspora par des manifestions pacifiques devant ambassades et consulats. En espérant ne pas en arriver aux recommandations de Maitre Louicher Jean-Joseph, avocat de Guy Philippe, sur Micro Vérité de Radio Télé Éclair le 22 janvier 2024, de sispan voye kòb an ayiti suspendre les transferts pour que les bénéficiaires rentrent dans la bataille pour le changement.

Gen lenjistis, gwo ape vale piti
Rien n’est à négliger pour trouver un souffle au chaos qui perdure. La démission du gouvernement d’Ariel Henry avec effet immédiat est obligatoire. La crise est sans précédent dans notre histoire depuis la chute du duvaliérisme en 1986.

Peyi a se peyi nou li ye
Aidons nos enfants, nos parents, frères et sœurs à trouver une réponse aux structures profondes du système qui vacillent. L’ancien ministre Claude Joseph reçoit du gaz en pleine figure. D’autres manifestants sont blessés. Mais ils continuent et disent à l’ambassade américaine et au Core Group de retirer leurs valets.

Se nou ki pou mete lòd nan sa
Il importe de ne pas aggraver le mal en lui permettant de se prolonger. Allons plus loin que ceux qui luttent en Haïti en nous mettant sur leurs épaules, et présenter leur plaidoyer devant le monde entier. La victoire dépend de la participation de chaque personne consciente des enjeux.

Fè koupe fè sa se pa tripotay li ye
Le pragmatisme est nécessaire pour arriver à la destruction des gangs, ces forces de malheur qui conduisent à l’éclatement de la société. Travaillons ensemble pour mettre fin à l’occupation des macoutes, des miliciens, des attachés, et des gangs.

Lavni peyi nou se nan men nou pou li ye
Tous ensemble pour empêcher au système de se reproduire. Nos parents nous ont livré leurs regards et confié leurs motivations. Haïti a besoin d’un développement dans la dignité et la souveraineté.

Ki sa poun fè : revolisyon
Il faut le dire en public, haut et fort ! La mobilisation de la diaspora est nécessaire pour obtenir le « changement » auquel nous aspirons toutes et tous. Continuons avec le bazooka de la pensée progressiste. Ce n’est pas le moment de temporiser. Les munitions de la pensée progressiste sont nécessaires avant de passer à l’artillerie lourde du nouveau monde multipolaire en gestation. Si n pa rele na toufe.

*Économiste, écrivain