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Haïti-Violences des gangs : Plusieurs familles continuent de fuir Pernier

P-au-P., 31 janv. 2024 [AlterPresse] --- Plusieurs résidentes et résidents de plusieurs blocs continuent d’abandonner, dans la matinée du mercredi 31 janvier 2024, leurs domiciles à Pernier (est) en raison de la persistance des violences des gangs armés, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Des groupes de bandits armés ont tenté de les empêcher de fuir, en tirant en l’air.

Contrairement à la veille, des agents de la Police nationale d’Haiti (Pnh) ont effectué, ce mercredi matin 31 janvier 2024, des interventions dans plusieurs zones situées non loin de l’École nationale de police, contraignant des bandits armés à battre en retraite.

Des agents de la Pnh ont été vus à bord d’un char, dans la zone de l’Académie de police.

Le mardi 30 janvier 2024, un S.O.S. a été lancé aux autorités par les habitantes et habitants de Pernier et des zones avoisinantes, face à la terreur des gangs armés.

Plusieurs dizaines de familles ont été de nouveau contraintes d’abandonner leurs maisons à Pernier (est) et Cité Soleil (nord), à cause des affrontements meurtriers entre des gangs armés rivaux.

Ces violences armées ont forcé les résidentes et résidents de Pernier à s’enfuir à toute vitesse, pour se mettre à l’abri dans d’autres lieux.

Des personnes auraient été tuées dans la zone, d’autres blessées et battues par des membres de gangs armés, selon des informations parvenues à AlterPresse.

Plusieurs des personnes en fuite se sont réfugiées non loin de l’École nationale de police, située sur la route de Frères.

La situation n’est pas différente au bas de la ville de Port-au-Prince, où le groupe armé G9 an fanmi e alye, dirigé par l’ancien policier national Jimmy Chérizier, affronte la bande armée de Gpèp.

Une intensification des activités criminelles des groupes armés, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans le département de l’Artibonite a été observée depuis plusieurs semaines.

Au cours de l’année 2023, plus de 8,400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, a signalé le Bureau intégré des Nations unies (Binuh)

Plus de 5,000 personnes ont été tuées, dans les violences des gangs armés qui ravagent Haïti, a fait savoir le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, dans un rapport publié le mardi 23 janvier 2024.

A cause des violences des gangs armés, plus de 310,000 personnes ont été déplacées à l’intérieur d’ Haïti en 2023, a révélé l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

Ces milliers de personnes déplacées vivent dans des familles d’accueil ou dans des abris de fortune ou à ciel ouvert, avec peu ou pas d’assistance humanitaire, déplore l’organisation internationale Human Rights Watch.

La directrice exécutive de l’organisation internationale Human Rights Watch (Hrw), l’Australienne Tirana Hassan, a souhaité une réponse internationale urgente contre les niveaux de violence terrifiants en Haïti, dans un discours prononcé lors d’une réunion, le jeudi 25 janvier 2024, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur la crise en Haïti.

« Chaque jour qui passe, sans une augmentation significative du soutien international pour répondre à tous les aspects de la crise, met davantage de vies en danger » en Haïti, prévient Human Rights Watch. [emb rc apr 31/01/2024 12:20]