P-au-P., 29 janv. 2024 [AlterPresse] --- La plupart des habitantes et habitants en Haïti sont restés chez eux, ce lundi 29 janvier 2024, à travers Haïti, y compris dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, lors de la première journée d’une grève générale de trois jours, projetée jusqu’au mercredi 31 janvier 2024 par plusieurs organisations syndicales, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse
Il en est résulté une paralysie globale des activités générales, particulierement scolaires, pendant que de violentes tensions sont observées dans plusieurs villes en Haïti.
Beaucoup d’établissements scolaires ont gardé leurs portes fermées à Port-au-Prince, où un nombre très réduit de véhicules privés et de transports en commun sont remarqués dans les rues.
Les activités commerciales fonctionnent au ralenti en divers endroits de la capitale.
Des entreprises commerciales, dont des banques et stations de produits pétroliers, ont commencé tardivement à offrir leurs services.
Le commerce informel est très timide, contrairement à l’ordinaire.
Les passagères et passagers sont absents, alors que les véhicules de transports publics attendent... en divers points de stationnement, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Des patrouilles policières sillonnent les rues dans certains points stratégiques, comme au niveau de l’avenue Martin Luther King communément appelée Nazon et à Delmas.
Cependant, des détonations sont entendues au bas de la ville de Port-au-Prince.
Atteints par balles au centre-ville de Port-au-Prince, une femme et un homme ont été rapidement transportés dans une ambulance, ce lundi 29 janvier 2024, à l’hôpital pour recevoir les soins appropriés, selon des sources journalistiques.
Les tirs d’armes retentissaient encore en fin de semaine, dans plusieurs quartiers à Port-au-Prince.
A Carrefour (sud de la capitale), quelques rares établissements scolaires fonctionnent timidement, mais beaucoup d’élèves ont été renvoyés chez eux par d’autres, rapporte un collaborateur d’AlterPresse.
Très peu de passagères et passagers ont été vus à bord de véhicules de transports en commun sur différents trajets.
Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre des bandits armés et des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans la commune de Carrefour.
A Bizoton, Lamentin et Diquini, la situation demeure volatile, en dépit de la présence d’agents de la Pnh.
A Mariani, des opérations policières ont été entamées, depuis le 1er janvier 2024, contre des bandits armés, qui tentent d’y installer leur base criminelle.
Aux Cayes (Sud), au Cap Haïtien (Nord), à Ouanaminthe (Nord-Est) et Petit-Goâve (deja 68 km au sud de Port-au-Prince), des protestataires ont dressé des barricades de pneus usagés enflammés dans les rues, en signe de protestation contre l’incapacité du gouvernement de facto à rétablir la sécurité dans le pays.
La grève générale de trois jours, qui a débuté ce lundi 29 janvier 2024 pour prendre fin le mercredi 31 janvier 2024, a aussi perturbé les activités scolaires aux Gonaïves (Artibonite/Nord).
Lancé par la Brigade syndicale anti-corruption (Bsac) et appuyée par diverses organisations, dont la Coordination nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha) et le regroupement socio-politique dénommé Réveil national pour la souveraineté d’Haïti, ce mouvement de grève générale viserait à forcer le gouvernement de facto à garantir la sécurité sur tout le territoire national.
En fin de semaine dernière, beaucoup de personnes ont tenté de se ravitailler en différents produits, en prévision d’éventuelles turbulences à l’approche du 7 février 2024.
Au mercredi 7 février 2024, le premier ministre de facto, qui s’est installé à la direction politique le 20 juillet 2021 en Haïti, devrait tirer la révérence en démissionnant sans autre forme de procès après plus de 30 mois de gestion calamiteuse, marquée par une prolifération de gangs armés sur le territoire national, exigent plusieurs organisations sociopolitiques.
Les actes de brutalités se sont révélés accrus dans plus de la moitié des vagues de déplacements forcés de plus de 310 mille personnes en 2023 en Haïti, relève l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans une évaluation des déplacements internes.
Au cours de l’année 2023, plus de 8,400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, indique le Bureau intégré des Nations unies (Binuh), déplorant combien « les multiples crises prolongées ont atteint un stade critique en Haïti ».
Plus de 5,000 personnes ont été tuées, dans les violences des gangs armés qui ravagent Haïti, a préalablement fait savoir le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, dans un rapport publié le mardi 23 janvier 2024. [apr 29/01/2024 11:30]
Photo : AlterPresse/AlterRadio