P-au-P., 25 janv. 2024 [AlterPresse] --- A la veille de la décision attendue de la Cour suprême du Kenya, la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne María Isabel Salvador, déclare s’engager à encourager toutes les actrices et tous les acteurs à se préparer au déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, en créant les mécanismes de coordination nécessaire.
Maria Isabel Salvador s’est ainsi exprimée lors d’une séance d’information sur Haïti, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le jeudi 25 janvier 2024, suivie par l’agence en ligne AlterPresse.
Le Binuh affirme poursuivre des consultations avec les autorités nationales en Haïti « pour mieux comprendre leurs attentes, quant à l’impact potentiel que pourrait avoir le déploiement de la Mmas ».
Il estime indispensable que cette force respecte la politique de diligence voulue, en matière des droits humains.
Des mécanismes robustes de prévention des atteintes et de l’exploitation sexuelle doivent être également mis en place dans le pays.
María Isabel Salvador du Binuh appelle les États membres de l’Onu à verser des contributions généreuses pour garantir l’envoi, en temps et en heure, de la force multinationale en Haïti.
Face à cette grave crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’Onu a autorisé le 2 octobre 2023, l’envoi en Haïti d’une mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), dirigée par le Kenya pour aider la Police nationale d’Haïti (Pnh) à combattre les gangs armés en Haïti.
La Haute cour de Nairobi doit se prononcer, le vendredi 26 janvier 2024, sur le recours d’un opposant au déploiement de la Mmas.
En novembre 2023, le parlement kényan a approuvé le déploiement de 1,000 policiers dans le pays.
Une hausse sans précédent des crimes et enlèvements en Haïti
Haïti reste le théâtre d’une flambée de violences, dues à une hausse sans précédent des actes de criminalité et des enlèvements, relève le Binuh.
Au cours de l’année 2023, plus de 8,400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, indique-t-il, déplorant combien « les multiples crises prolongées ont atteint un stade critique en Haïti ».
María Isabel Salvador dénonce une violence sexuelle systématique des gangs armés sur le territoire national.
Plus de 5,000 personnes ont été tuées, dans les violences des gangs armés qui ravagent Haïti, fait savoir le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, dans un rapport publié le mardi 23 janvier 2024.
Le nombre d’homicides a plus que doublé en Haïti en 2023, avec près de 5,000 personnes tuées, selon le secrétaire général de l’Onu, qui se dit « consterné par le niveau stupéfiant » de la violence des gangs armés », qui continue de s’aggraver et qui détruit la vie des Haïtiennes et Haïtiens, en particulier à Port-au-Prince », rapporte l’Agence France Presse (Afp).
Antonio Guterres dénonce aussi la poursuite, en toute impunité, des meurtres, violences sexuelles et enlèvements, entre autres crimes, commis par les bandes organisées, notamment contre les femmes et les jeunes filles.
« Le nombre de personnes enlevées a également augmenté, passant de 1,359 en 2022 à 2,490 en 2023, soit une augmentation de 83 % ».
Ces chiffres sur le nombre d’assassinats, perpétrés par les gangs armés en 2023 en Haïti, tombent dans un contexte de recherche de ressources humaines et financières pour le déploiement envisagé d’une force multinationale armée sur le territoire national.
Serait-ce une façon de justifier les modes d’opérations multinationales (militaires et autres), qui pourraient avoir lieu en Haïti ? [emb rc apr 25/01/2024 11:30]
Photo : Page ’’X’’ du Bureau intégré des Nations unies en Haïti.