P-au-P., 10 janv. 2024 [AlterPresse] --- Les anciens premiers ministres, Joseph Jouthe (4 mars 2020 - 14 avril 2021), Jean Michel Lapin (21 mars 2019 - 4 mars 2020) et Garry Conille (5 septembre 2011 - 16 mai 2012) tentent de rejeter les allégations de corruption et de détournement de biens publics, portées à leur encontre, dans le dossier relatif au Centre national des équipements (Cne), selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
L’ex-premier ministre Joseph Jouthe se dit profondément surpris d’apprendre, par le biais des médias incluant des réseaux sociaux, l’existence d’un prétendu mandat d’arrêt, délivré contre lui pour des faits de corruption, dans une prise de position en date du 8 janvier 2024.
« Au cours de ma période de gouvernance en tant que premier ministre, je n’ai jamais été impliqué, ni de près ni de loin, dans des affaires liées à la gestion administrative du Cne, qui relève de la tutelle du Ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc) », tient à préciser Jouthe, affirmant être disposé à répondre favorablement aux invitations des autorités judiciaires.
« A aucun moment de mes 32 ans de carrière de fonctionnaire public et de mon passage à la primature de la république en étant premier ministre, je n’ai jamais eu à instruire, directement ou indirectement, le Centre national des équipements (Cne). Je n’ai jamais, non plus, réquisitionné ou sollicité l’utilisation d’un quelconque équipement de cette institution, pour mes besoins personnels ou pour des proches », a réagi, pour sa part, l’ancien premier ministre Jean Michel Lapin, dans un communiqué publié le vendredi 5 janvier 2024.
Lapin dénonce « une manœuvre illégale, déloyale et inconstitutionnelle, visant à ternir son image d’honnête et irréprochable serviteur de l’État ».
A date, « aucune notification ne m’a encore été acheminée en ce qui concerne cette affaire de corruption relative au Cne », fait-il savoir.
Dans une note officielle rendue publique le mardi 9 janvier 2024, le Cabinet Hercule, représentant de l’ancien premier ministre Garry Conille, aurait déclaré avoir déjà entamé une action judiciaire, en vue d’éclaircir cette affaire et de garantir le respect des droits de son client, selon ce que rapportent plusieurs médias locaux.
Durant son passage comme premier ministre, Garry Conille n’a passé, à aucun moment, des instructions directes ou indirectes au Cne, argue le Cabinet Hercule, indiquant que son client n’a pas été formellement notifié de l’existence de la convocation du juge instructeur Al Duniel Dimanche, concernant le dossier relatif au détournement des biens de l’État.
Après l’inculpation de plus d’une trentaine d’anciens hauts dignitaires de l’État pour des faits de corruption liés au Cne, le juge d’instruction près le tribunal civil de Port-au-Prince, Al Duniel Dimanche, continue de multiplier les auditions d’anciens fonctionnaires..
L’ancien premiers ministre Claude Joseph et l’ex-député Cholzer Chancy ont été auditionnés, le lundi 08 janvier 2024, par le juge pour complicité présumée de corruption au Cne.
« En tant qu’homme d’État, j’ai respecté les prérogatives constitutionnelles du pouvoir judiciaire. Ma conscience demeure sereine en accord avec mes convictions », a déclaré Claude Joseph, après son audition par le juge Al Duniel Dimanche.
L’ex-premier ministre Jacques Guy Lafontant, les anciens ministres des finances Wilson Laleau, Daniel Dorsainvil, Marie Carmelle Jean Marie, des employés du Cne Christophe Daniel, Nina Pierre, Ernst Lafleur et l’ancien sénateur Rony Célestin devraient être auditionnés, ce mercredi 10 janvier 2024, sur le dossier du Cne. [emb rc apr 10/01/2024 12:25]