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Haïti-Crise : Face à la mauvaise gouvernance d’Ariel Henry, le mouvement Montana continue de préconiser une transition de rupture

« Haïti ne doit pas continuer à vivre sous la domination des gangs au pouvoir »

Seule l’unité permettra de sortir de l’occupation interne de l’État, qui utilise des gangs comme une milice pour détruire la vie et la liberté, aux yeux du mouvement Montana

P-au-P., 04 janv. 2024 [AlterPresse] --- Le Bureau de suivi de l’accord (Bsa) du 30 août 2021, connu sous le nom d’accord de Montana, appelle les forces vives d’Haïti à mettre sur pied une véritable transition politique, afin de rompre avec toutes les mauvaises pratiques néfastes de gouvernance, dans un message public à l’occasion du nouvel an 2024 dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Il invite celles et ceux, n’ayant aucun rapport avec les criminels et corrompus et qui ne sont pas mêlés dans des crimes de sang et financiers, à le rejoindre dans cette quête de changement.

Le Bsa réitère sa détermination à lutter pour le rétablissement des institutions du pays, qui ont été détruites, et de l’ordre constitutionnel pour combattre la criminalité sous toutes ses formes, la corruption et l ’impunité.

Les émissaires de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ont effectué une quatrième visite dans le pays, du mercredi 6 au jeudi 14 décembre 2023, pour discuter de leur projet-cadre de transition du mois de novembre 2023, qui devrait faciliter une issue à la crise.

A l’issue de cette visite, ils ont exprimé, dans une récente note, leur volonté « de retourner en Haïti, une fois que les parties prenantes auront réalisé des progrès significatifs dans leurs discussions informelles et auront clairement indiqué leur volonté d’entrer dans la dernière phase des négociations ».

Mettre en place une structure gouvernementale de transition, pour mettre fin à l’impasse politique prolongée en Haïti, figure parmi les propositions du projet de cadre de transition de la Caricom.

Cette transition devrait permettre, selon le Groupe des personnalités éminentes (Gpe) de la Caricom, de « faire face à la crise sécuritaire, d’ouvrir la voie à la sortie de l’impasse politique et de poursuivre un retour durable à la légitimité, la démocratie et la normalité, grâce à des élections libres, équitables et inclusives ».

Une conférence nationale souveraine est incontournable, avance le mouvement Montana, affirmant qu’il ne cautionnera ni n’acceptera aucune élection frauduleuse visant à imposer, une nouvelle fois, un gouvernement et un parlement corrompus qui viendront travailler contre les intérêts d’Haïti.

« Nous luttons pour des élections crédibles, honnêtes, transparentes et démocratiques, dans lesquelles la population a une totale confiance pour participer et aller exercer ses droits politiques ».

Le Bsa dit souhaiter aller à la rencontre de toutes les actrices et de tous les acteurs, nationaux et internationaux, pour arriver à sortir le pays du chaos dans lequel il se trouve.

Le Bureau de suivi de l’accord de Montana se dit prêt à mener le dialogue politique si les autres actrices et acteurs et lui définissent et s’entendent sur les principes devant s’appliquer dans toutes négociations correctes, dont l’objectif principal vise les intérêts d’Haïti.

Seule l’unité permettra de sortir de l’occupation interne de l’État, qui utilise des gangs comme une milice pour détruire la vie et la liberté, aux yeux du mouvement Montana.

Le gouvernement de facto en place utilise de telles manœuvres pour se maintenir au pouvoir sans mandat, en servant les intérêts des puissances étrangères et de ses alliés locaux, met-il en garde.

« Haïti ne doit pas continuer à vivre sous la domination des gangs au pouvoir ».

« Le moment est venu pour sortir Haïti de l’insécurité, de sa mauvaise situation », a déclaré de nouveau le premier ministre de facto Ariel Henry, à l’occasion du jour des aïeux, le mardi 2 janvier 2024, dans un discours relatif au contexte de crise multidimensionnelle qui frappe la république d’Haïti.

« Pendant l’année 2024, toutes les citoyennes et tous les citoyens pourront circuler librement, dans le calme et la sérénité, dans tous les quartiers de la capitale, Port-au-Prince, et dans toutes zones à travers le pays », a promis à nouveau Ariel Henry dans une cérémonie d’offrande florale en hommage aux héros de la Patrie, à l’autel de la Patrie, au Champ-de-Mars, à Port-au-Prince.

2024 serait l’année où il faut entamer la lutte pour le changement, sans regarder en arrière, selon Ariel Henry.

Au cours de l’année 2023, le gouvernement de facto n’a pris aucune disposition réelle pour freiner les actes de criminalité et de kidnapping sur le territoire national, se contentant plutôt de leurrer la population par de belles promesses non tenues. [mff emb rc 04/01/2024 15:35]