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Crise/Politique : Haïti dans l’incertitude la plus totale, selon le parti politique Rdnp

« Seul un changement véritable dans la direction du pays, avec une nouvelle équipe gouvernementale inclusive, peut susciter l’espoir et un regain d’intérêt chez les citoyennes et citoyens qui souhaitent encore rester au pays », soutient le parti politique Rdnp

P-au-P., 04 janv. 2024 [AlterPresse] --- Le non-respect des échéances prévues par l’accord du 21 décembre 2022, devant permettre d’aboutir à l’installation de nouvelles élues et de nouveaux élus en 2024, met Haïti dans l’incertitude la plus totale, analyse le parti politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), dans un message publié à l’occasion du nouvel an 2024, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« L’accord du 21 décembre 2022 avait prévu un ensemble d’actions à réaliser et un délai à cette période intérimaire, laquelle devait aboutir à l’installation de nouveaux élus en 2024. Le chronogramme d’actions prévues par cet accord, auquel le Rdnp est lié, qui prévoyait l’organisation d’élections générales par lesquelles le peuple pourrait librement choisir ses dirigeants, n’a pas été respecté ».

Ayant au début suscité un peu d’espoir et bénéficié d’un momentum favorable, « l’accord du 21 décembre 2022 a échoué à cause de l’inaction de l’équipe gouvernementale en place, trop soucieuse de sauvegarder les privilèges de toutes natures », estime le parti politique Rdnp.

La non application de cet accord serait « le fait des manigances de ceux qui nous gouvernent et de certains acteurs insensibles à la souffrance du peuple », critique-t-il.

L’accord dit « consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes » a été signé, le 21 décembre 2022, par le premier ministre de facto Ariel Henry avec des représentants de partis politiques, de la société civile et du secteur privé des affaires.

Il viserait à organiser les élections générales en 2023 et assurer le bon fonctionnement des institutions publiques pendant la période de transition.

Cet accord, qui constitue un échec total, montre l’incompétence des signataires dudit accord et la déception de la population, a fustigé le coordonnateur du regroupement de partis politiques dénommé Front uni, Canova Jean-Baptiste, également secrétaire adjoint du parti politique Parti national démocratique progressiste d’Haïti (Pndph), dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Mis en place en vue de veiller à l’organisation d’élections au cours de l’année 2023 et favoriser le dialogue national, le Haut conseil de transition (Hct) a été placé en situation de dysfonctionnement, qui révèle « notre incapacité d’agir ensemble dans un contexte exceptionnellement grave », regrette le parti politique Rndp.

En étroite collaboration avec le gouvernement, le Hct etait aussi « appelé à s’assurer de la crédibilité et de l’intégrité des élections, en participant au choix des membres du Conseil électoral provisoire (Cep) et en organisant des évaluations d’étape, assorties de recommandations pour la performance du processus électoral ».

Le nœud gordien ?

« L’équipe actuelle, au pouvoir depuis plus de 29 mois (depuis le 20 juillet 2021) restera-t-elle au pouvoir après le 7 février 2024 ? Le Premier ministre s’octroiera-t-il un mandat présidentiel sans l’assentiment du peuple » ?, se demande le parti politique Rndp.

« Sans frein ni contre-pouvoirs, le pouvoir du premier ministre est total. Le risque de l’autoritarisme est bien présent avec ce mode de gouvernance sans modération », met-il en garde.

« L’article 20 de l’accord 21 décembre 2022, appelé Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes, indique clairement que le pouvoir de transition du premier ministre de facto Ariel Henry prendra fin le 7 février 2024 », a rappelé le coordonnateur du regroupement de partis politiques dénommé Front uni pour une sortie de crise efficace et durable », Canova Jean-Baptiste.

Aux yeux du regroupement de partis politiques dénommé Front uni, la date du 7 février 2024 devrait être la fin de la période de transition avec le premier ministre de facto Ariel Henry..

Les échecs répétés de la Communauté des Caraïbes (Caricom) devraient convaincre les protagonistes politiques haïtiens à trouver une solution à la crise multidimensionnelle, invite le parti politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp).

Cette situation de crise s’est aggravée au cours de ces trois dernières années (2021, 2022, 2023), déplore le parti politique Rdnp, qui dit souhaiter que « l’année 2024 ne soit pas celle du renouvellement de la bêtise, mais celle de l’action de patriotes soucieux de l’intérêt national ».

Il estime nécessaire la mise en place d’un véritable gouvernement de transition, visant à créer les conditions pour l’organisation des élections.

Ces scrutins sont toujours dans l’impasse, depuis l’année 2021, en raison de mésententes politiques et de l’aggravation du climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés en Haïti.

« Seul un changement véritable dans la direction du pays, avec une nouvelle équipe gouvernementale inclusive, peut susciter l’espoir et un regain d’intérêt chez les citoyennes et citoyens qui souhaitent encore rester au pays », soutient le parti politique Rdnp. [emb rc apr 04/01/2024 11:30]