P-au-P, 05 août 05 [AlterPresse] --- Le gouvernement du Canada, par le truchement de son Ambassade, a inauguré ce 4 août à Port-au-Prince, en partenariat avec le Ministère haïtien du Plan et de la Coopération Externe, un immeuble à Delmas 60 logeant le Projet d’Appui à la mise en œuvre du Cadre de Coopération Intérimaire (AMOCCI).
Par ce projet estimé à 3.2 millions de dollars américains, le Canada entend renforcer la capacité du gouvernement de transition à assurer « l’ownership » et le leadership de la mise en œuvre du CCI, de réhabiliter les fonctions centrales de coordination stratégique, opérationnelle et d’exécution du CCI.
Appuyer une planification sectorielle et régionale inclusive, faciliter la continuité entre le gouvernement de transition et le prochain gouvernement issu des élections de 2005, appuyer le processus de coordination entre les instances gouvernementales, entre les bailleurs de fonds et faciliter le dialogue entre les partis, figurent également parmi les objectifs dudit projet.
Le Ministre haïtien du Plan, Roland Pierre, qui s’est réjoui des réalisations de son gouvernement une année après son élaboration, a remercié le Canada pour son soutien au CCI et pour sa contribution à la reconstruction d’Haïti.
« Le Canada a joué un rôle fondamental dans cette prise de conscience, dans l’identification des faiblesses de coordination, il a fourni l’architecte qui a construit la structure de coordination et a même fourni un facilitateur pour porter les différentes parties à accepter cette structure », a affirmé Roland Pierre, précisant que le Canada avait en ce sens signé un accord de 4 millions de dollars canadiens avec le gouvernement intérimaire en avril 2005 s’étendant sur une période de 25 mois
« L’usage par le ministère du plan de cet immeuble est une des premières concrétisations de cette coopération. Des ressources sont également disponibles pour recruter des spécialistes chargés de monter un système d’informations complet pour la coordination opérationnelle, le renforcement de la capacité du gouvernement », a-t-il ajouté.
Faisant allusion au Programme d’Urgence et de Recouvrement Economique (PURE) de 1994 comparable, selon lui, au CCI dans son enveloppe de 1.2 milliard de dollars, dans sa durée et dans ses objectifs, le titulaire du Plan a fait savoir que « le CCI repose sur le leadership du gouvernement, sur l’alignement des bailleurs, sur les priorités définies par le gouvernement et sur l’harmonisation des procédures des bailleurs pour faciliter la prise en charge par le gouvernement ».
Selon Pierre, la différence est que le PURE a privilégié l’exécution de ses projets au détriment souvent des structures administratives qui se sont affaiblies en faisant un usage intensif des structures parallèles. « On considère aujourd’hui que ce choix a été une erreur, une erreur qui ne sera pas répétée », a-t-il promis.
Le Ministre du Plan et de la Coopération Externe en a profité pour apprécier le support de certains de ses partenaires, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans l’élaboration de cette structure chargée d’assurer la mise en œuvre du Cadre de Coopération Intérimaire. « Le PNUD a joué, avec nous, un rôle pionnier en nous aidant à surmonter les difficultés et l’inexpérience des premiers moments », a-t-il souligné.
Le Chef de la Coopération Canadienne en Haïti, François Montour, s’est, quant à lui, réjoui de la bonne marche des relations haïtiano-canadiennes. Selon lui, le Canada a une longue tradition avec Haïti, particulièrement avec les Haïtiens et les Haïtiennes.
« Le Canada a réitéré, à maintes occasions, sa détermination à accompagner le pays, le gouvernement de transition actuel, de même que le gouvernement élu à venir pour aider le pays dans sa reconstruction, et je réitère aujourd’hui que le Canada sera aux côtés d’Haïti dans cette grande aventure », a déclaré le diplomate canadien.
Montour a estimé qu’Haïti « est à la croisée des chemins ». Ainsi, a-t-il ajouté, doit-on débuter la réflexion sur la planification à long terme dans sa reconstruction. « Nous sommes heureux et fiers d’y participer, je crois que l’apport du gouvernement canadien apporte des résultats concrets », a-t-il poursuivi.
Le 27 juillet, les autorités haïtiennes en partenariat avec la communauté internationale avaient organisé un atelier de travail sur le Cadre de Coopération Intérimaire, une année après son élaboration peu après la conférence des donateurs internationaux tenue à Washington en juillet 2004.
Pour Maurice Dewulf du PNUD, « l’état d’avancement des choses qui a été présenté montre que, non seulement il y a eu des efforts très considérables, mais il y a eu des résultats concrets »
Le représentant du Coordinateur résident du système des Nations Unies en Haïti, croit qu’il reste encore beaucoup à faire. « Après le CCI, a-t-il souhaité, on aurait le Cadre de Coopération Permanent (CCP), le Cadre de Coordination Permanent, peut-être Centre de Coordination Permanent, peut-être le CCP veut dire Centre de Collaboration avec le Plan, je ne sais pas ».
Dewulf pense que l’initiative canadienne avec le gouvernement de transition d’Haïti est une contribution énorme en ce sens qu’elle contribue à l’amélioration des conditions de vie dans ce pays en proie à des difficultés de toute sorte. [do apr 05/08/05 00:15]